Les nouvelles ont été bonnes pour le secteur automobile cette semaine, avec un marché américain revenu aux niveaux d'avant crise et la dégringolade des ventes en Europe qui semble ralentir, même si le vieux continent n'est pas tiré d'affaire.

Les ventes de véhicules aux États-Unis ont connu leur meilleur mois de juillet depuis sept ans grâce au rebond du secteur de la construction et aux taux d'intérêt toujours bas qui incitent les automobilistes à s'équiper en pick-up ou en gros 4x4.

En données annualisées et corrigées des variations saisonnières (SAAR), cela représente 15,67 millions d'unités, ce qui permet à l'industrie automobile de renouer avant ses volumes d'avant la crise économique et financière de 2007.

Cette reprise en flèche profite avant tout aux constructeurs américains. General Motors et Ford ont publié la semaine dernière des résultats trimestriels meilleurs que prévu et la performance de Chrysler est venue gonfler le bénéfice net de sa maison mère italienne, Fiat.

Les constructeurs japonais, acteurs importants sur le marché auto américain, ne sont pas en reste. Surtout, ils bénéficient de la chute du yen, ce qui a permis vendredi au numéro un mondial du secteur, Toyota, de relever ses prévisions annuelles, malgré une baisse de ses ventes mondiales. Nissan s'est contenté de confirmer ses objectifs même s'il subit aussi une érosion de ses immatriculations, là encore grâce à un taux de change favorable.

Éclaircie en Europe

L'autre éclaircie, plus timide, est venue d'Europe. L'Allemagne, a vu les immatriculations rebondir juillet de 2,1%, suivant la même tendance que la France (+0,9%) et que l'Espagne (+14,8%). Ceci pourrait être le signe que la chute des immatriculations dans l'Union européenne commence à ralentir, après une baisse de 6,6% au premier semestre, mais il faudra attendre la mi-septembre pour que les chiffres soient publiés.

C'est une bonne nouvelle pour des constructeurs comme le français PSA Peugeot Citroën, encore très dépendant du vieux continent et qui a réussi à diviser par près de deux sa perte nette semestrielle.

Ses concurrents européens plus tournés vers l'international s'en sortent mieux, que ce soit Renault et surtout les allemands Daimler, BMW et Volkswagen qui ont affiché des résultats trimestriels solides.

Analystes et constructeurs s'accordent pour tabler sur un repli de 5% du marché européen cette année. Le cabinet spécialisé Alix Partners parie pour la suite sur une stagnation autour 12 millions d'unités écoulées contre un pic de 16,8 millions en 2007, car «la baisse de la demande semble structurelle et non pas cyclique».

IHS Automotive ne s'attend pas pour sa part à voir la France renouer avec ses performances d'avant crise avant 2017, tandis que l'Espagne, mais aussi l'Italie, devraient rester à des niveaux très bas.

La croissance continuera donc à venir, outre des États-Unis, des marchés émergents même si certains connaissent une évolution en dent de scie. Le premier marché mondial, la Chine, a encore vu les ventes de voitures croître de 12,3% à 10,78 millions au premier semestre. Il est dominé par les constructeurs américains, allemands et japonais.

La Russie, qui pourrait devenir d'ici quelques années le premier marché auto en Europe devant l'Allemagne, connaît en revanche un repli des ventes de voitures depuis plusieurs mois, après avoir atteint un niveau record en 2012 de 2,93 millions d'unités. Pour autant Carlos Ghosn, le PDG de l'alliance Renault-Nissan qui mise beaucoup sur ce pays, s'est dit récemment certain que ce marché va décoller à long terme.

L'Inde connaît aussi des hauts et des bas, avec huit mois de recul des immatriculations à fin juin, du jamais vu. Le cabinet Alix Partners pense qu'en 2018, 2,6 millions de véhicules y seront vendus, contre 1,9 million sur l'année fiscale 2012-2013, close fin mars.