Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a annoncé jeudi un bénéfice en baisse de 19% au deuxième trimestre à cause d'une hausse des impôts et d'éléments exceptionnels, mais ses ventes ont progressé et sa perte en Europe a été largement réduite.

Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 1,2 milliard de dollars. Par action et hors éléments exceptionnels, il s'élève à 84 cents, mieux que prévu. Les comptes du deuxième trimestre comprennent une charge exceptionnelle de 67 millions de dollars reflétant l'acquisition d'actions préférentielles de la filiale GM Corée, ainsi qu'un versement de 37 millions de dollars lié à un accord sur les retraites.

Les ventes ont augmenté de 4% à 39,1 milliards de dollars, dépassant là aussi les attentes.

«Nous continuons à générer de bonnes performances dans les deux marchés les plus importants du monde, la Chine et les États-Unis», a commenté le PDG Dan Akerson, ajoutant que GM a «également fait de plus amples progrès» en Europe.

Comme chez son rival Ford, les bénéfices de GM sont largement tirés par l'Amérique du Nord, où le bénéfice d'exploitation atteint près de 2 milliards de dollars (+4%).

La perte en Europe, talon d'Achille du groupe, a été divisée par plus de 3 millions à 110 millions de dollars et le bénéfice de la région Amérique du sud a plus que triplé à 54 millions de dollars. «Nous essayons de mitiger l'impact des baisses de taux de change», notamment au Venezuela, «par des mesures de prix» de vente, a noté M. Akerson lors d'une conférence d'analystes.

En revanche, les bénéfices de l'Asie ont reculé de 64% à 228 millions de dollars et ceux de la division de financement, GM Financial, ont progressé de 17%.

La performance opérationnelle du groupe a progressé et le résultat final recule à cause d'une forte augmentation des impôts, qui ont triplé sur un an à 742 millions de dollars.

L'action reculait de 0,89% à 36,81 dollars à la mi-séance à Wall Street.

Un environnement encore difficile en Europe

«Ces résultats sont bons à tous les niveaux: la demande en Amérique du Nord reste forte, l'hémorragie a été arrêtée en Europe.... Il y a de bonnes chances que l'action baisse sur des prises de bénéfices car ces bonnes nouvelles étaient déjà intégrées par le marché», a commenté Art Hogan, stratège boursier de Lazard Capital Markets.

Lors d'une conférence d'analystes, Dan Akerson a souligné qu'en Europe, la perte avait été réduite grâce à «des coûts plus bas, des volumes de vente plus élevés au Royaume-Uni, et une offre solide de nouveaux véhicules».

Il a toutefois prévenu qu'une «reprise tirée par la demande n'est pas encore en vue» et que le groupe de Detroit (nord des États-Unis) devait donc continuer à travailler sur ses coûts et ses marques.

«L'environnement reste très difficile en Europe», a renchéri le directeur financier Dan Amman. Sur les 500 millions de dollars de baisses de coûts qui étaient prévues, «nous en avons réalisé une bonne portion mais ne nous limitons évidemment pas» à ce montant, a-t-il détaillé. «Nous avons fait de beaux progrès mais beaucoup reste à faire».

En Chine, M. Akerson s'est félicité de «ventes record», tirées par les gros 4x4 SUV et a estimé que les perspectives restaient «raisonnablement favorable» dans l'Empire du milieu malgré le ralentissement de la croissance dans le pays.

Interrogé sur une éventuelle hausse de la part de GM dans le français Peugeot PSA, Dan Amman a simplement répondu que son groupe se contentait de «mettre en oeuvre» l'accord de partenariat.

«Nous avons des produits sur lesquels nous travaillons activement, du travail logistique et d'achats en cours, c'est là dessus que nous nous concentrons pour l'instant», a-t-il ajouté.