Le marché mondial de l'automobile devrait croître cette année de 4% malgré les difficultés économiques globales, mais l'Europe va rester à la traîne en raison de la crise des dettes publiques, selon la Fédération allemande de l'industrie automobile (VDA).

«Les forts taux de croissance que nous avons enregistrés en 2011 ne pourront pas se poursuivre de la même manière», a estimé lundi Matthias Wissmann, le président de VDA, à la veille de l'ouverture aux médias du salon automobile international de Genève.

Ce dernier table sur des «vents contraires» cette année, qui devrait néanmoins enregistrer une croissance de 4% du marché mondial des voitures, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Le marché américain doit rester dynamique, avec une croissance de 8% à 13,7 millions d'unités, après une croissance de 16% sur le seul mois de février.

En Amérique du Nord, les constructeurs allemands (groupe VW, Daimler, BMW, Opel) ont réussi à augmenter leurs ventes de 29% le mois dernier, a précisé M. Wissmann.

La Chine doit également enregistrer de forts taux de croissance, avec une progression de 8% à 13,1 millions d'unités.

Le marché japonais, qui a souffert l'année dernière de l'impact du séisme et du tsunami qui ont ravagé une partie du pays, doit progresser de 17% à 4,1 millions de voitures.

L'Europe de l'Ouest, empêtrée dans la crise des dettes publiques, va par contre rester à la traîne cette année, a pronostiqué VDA.

«En raison de la crise des dettes publiques dans certains pays de l'UE, le marché de l'automobile en Europe de l'Ouest pourrait vraisemblablement reculer jusqu'à 5% à 12,1 millions d'unités», a souligné le patron de la fédération allemande.

Les constructeurs allemands devraient cependant tirer leur épingle du jeu, sept véhicules sur dix étant exportés hors de la zone euro. Ces derniers bénéficient également d'une part de marché mondial de 80% dans le segment très rentable du «premium», a insisté M. Wissmann.

Selon ce dernier, «l'Europe est importante pour nous, mais fait partie d'une perspective plus vaste», à l'opposé des constructeurs français et italiens beaucoup plus dépendants du Vieux Continent.

Revenant sur les alliances entre constructeurs, à l'instar de celle annoncée la semaine dernière entre le français PSA et l'américain General Motors, M. Wissmann a souligné que les coopérations sur des projets spécifiques étaient communs, par exemple pour Renault qui a des partenaires industriels en Allemagne.

Le responsable de fédération allemande s'est cependant inquiété de la situation sur le marché français. «Nous espérons que le marché français ne coule pas trop en 2012», car cela aurait des conséquences négatives pour les autres marchés européens, a-t-il averti.