Les ventes de voitures ont augmenté aux États-Unis en février malgré l'envolée des prix de l'essence, soutenues par l'amélioration progressive de l'économie américaine et une offre plus adaptée avec des véhicules de plus en plus économes en carburant.

Le numéro un mondial du secteur General Motors (GM) a vu ses ventes augmenter de 1,1% sur un an à 209 306 unités, mieux que ne l'attendait le site internet spécialisé Edmunds.com, mais les ventes aux particuliers ont reculé.

«C'est une confirmation de nos progrès» après un mois de février 2011 très solide, a remarqué Don Johnson, l'un des dirigeants des ventes de GM pour les États-Unis.

La progression est due essentiellement à la plus grosse enseigne du groupe, Chevrolet, tandis que la marque de luxe Cadillac reste en difficulté avec un recul de 27% sur un an des ventes.

De son côté, Ford a annoncé une hausse de 14% sur un an de ses ventes de février à 179 119 unités, un peu moins qu'attendu par Edmunds.com.

Loin de plomber les ventes, l'envolée des prix de l'essence, qui ont bondi de près de 10% en février comparé à janvier, a «nourri la demande des consommateurs pour des véhicules économes», a commenté Ken Czubay, directeur des ventes aux États-Unis.

Le deuxième constructeur américain s'est félicité de ses moteurs Eco Boost qui ont selon lui largement contribué au succès de ses modèles sur toute sa gamme de produits. La berline milieu de gamme Focus en particulier a tiré les ventes: +40%.

«Les clients sont très heureux quand ils viennent chez les concessionnaires Ford de voir que nous avons des véhicules économes dans tous les segments, ils ne sont pas forcés de porter leur choix sur les petites voitures», a commenté M. Czubay.

Le numéro trois américain Chrysler, contrôlé par l'Italien Fiat, a continué son spectaculaire redressement commercial des derniers mois avec un nouveau bond de ses ventes: +40% à 133 521 unités, le «23e mois d'affilée de hausse des ventes» et le «neuvième mois d'affilée avec une croissance de plus de 20%» selon un communiqué.

Ces résultats dépassent largement les attentes du cabinet spécialisé Edmund's qui avait tablé sur une progression de 32,5%.

«Notre gamme comprend certains des véhicules les moins gourmands en essence de notre histoire», a souligné dans un communiqué le responsable des ventes aux États-Unis Reid Bigland.

«Il y a quelques années, des prix de l'essence plus élevés représentaient une grande menace pour nos ventes totales, alors qu'aujourd'hui ils posent bien moins de problèmes», a-t-il ajouté.

Les berlines se sont particulièrement bien vendues, notamment le modèle vedette Chrysler 300, dont les ventes ont été presque sextuplées (+480%) et le modèle un peu plus petit Chrysler 200, dont les ventes ont plus que doublé.

Enfin Toyota, le plus grand constructeur japonais, a à son tour publié des chiffres bien supérieurs aux attentes, avec une hausse globale de ses ventes de 12,4%, contre 5,6% attendus par Edmunds.com, encore plus marquée pour le haut de gamme Lexus (+20,7% à 16 678 unités) que pour sa marque éponyme (+11,5% à 142 745 unités).

Les constructeurs restent optimistes malgré la hausse des prix du carburant, mettant en avant le besoin de remplacement des véhicules en circulation dont l'âge moyen est élevé, ainsi que l'amélioration de l'économie.

«Si les prix de l'essence continuent à augmenter, les gens vont peut-être réduire leurs dépenses discrétionnaires, mais si l'emploi s'améliore, il faudra qu'ils achètent des voitures pour aller travailler», a noté Jenny Lin, économiste de Ford.

«Nous pensons que les prix élevés de l'essence continueront à fortement influencer les consommateurs, ce qui est de bon augure pour la croissance continue de Toyota en 2012», a estimé le directeur général É.-U. du japonais Bob Carter. La marque est notamment connue pour la voiture hybride la plus vendue jusqu'à présent, la Prius, et avec ses petits modèles Yaris et Scion, il revendique «la gamme la plus économe en essence».

«Nous ne pensons pas que les fluctuations de court terme des prix de l'essence vont mettre un terme à la hausse des ventes de GM et du secteur, car ce dernier est en bien meilleure position qu'il y a trois ans», a pour sa part fait valoir Don Johnson, de GM.

Les ventes de «2012 se présentent pour l'instant en haut des prévisions que nous avons données, mais nous attendons qu'un trimestre entier soit achevé avant de revoir notre prévision sectorielle», a-t-il conclu.