Les constructeurs automobiles se sont montrés optimistes mercredi pour le marché automobile américain en 2012, y compris les Japonais qui ont vu leurs ventes baisser aux États-Unis en raison des perturbations de l'approvisionnement engendrées par le tsunami de mars.

«Il est maintenant clair que les ventes automobiles devraient continuer à croître en 2012, sauf en cas de choc systémique», a estimé Don Johnson, l'un des directeurs des ventes de General Motors (GM), lors d'une conférence avec les analystes.

«2012 sera une bonne année pour le secteur et une année meilleure pour Toyota», a renchéri Jim Lentz, directeur général du géant japonais aux États-Unis, lors d'une conférence téléphonique.

Les constructeurs anticipent en moyenne des ventes de 75 à 85 millions de véhicules en 2012 dans le monde entier, et entre 13,5 et 14 millions aux États-Unis.

C'est encore nettement en dessous des 15 à 17 millions enregistrés sur le marché américain lors des années précédant la crise de 2008-2009.

L'an dernier, 12,8 millions de véhicules ont été vendus aux États-Unis, en hausse de 10% comparé à 2010, et 1,2 million sur le seul mois de décembre (+8,7%), selon le cabinet spécialisé Autodata.

Les trois constructeurs américains ont enregistré des hausses de ventes: +13% pour le numéro un General Motors (GM), à 2,5 millions de véhicules, pour une part de marché de 19,6%, et +11% à 2,15 millions d'unités pour Ford, avec une part de marché de 16,8%.

«Le portefeuille équilibré de GM entre voitures économes, camions et 4x4 légers nous a aidés à tirer le meilleur parti possible d'une reprise américaine lente, mais stable», s'est félicité Don Johnson.

Pour sa part, Chrysler (contrôlé par l'Italien Fiat) a affiché une envolée de 26% de ses ventes l'an dernier à 1,37 million d'unités, soit une part de marché de 10,7%.

Chez les constructeurs japonais, Toyota a vu ses ventes se stabiliser en décembre aux États-Unis, mais elles ont baissé de 7% sur un an pour l'ensemble de 2011 à 1,64 million de véhicules, en raison des problèmes d'approvisionnement dus au tremblement de terre au Japon en mars et aux inondations en Thaïlande.

Paradoxalement, la Toyota Camry est restée la voiture la plus vendue cette année aux États-Unis.

«L'année 2011 a été dominée par le tremblement de terre qui a frappé le Japon, engendrant une tragédie humaine et des souffrances terribles, suspendant la production pendant des semaines et perturbant l'industrie automobile dans le monde entier», a fait valoir Jim Lentz, de Toyota.

Le recul des ventes a été particulièrement accusé pour la division de véhicules haut de gamme Lexus (-13%), nettement plus fort que celui de la marque de luxe de Ford, Lincoln (-0,2% sur l'année). Cadillac, l'enseigne haut de gamme de GM, a enregistré une petite croissance des ventes de 3,7% l'an dernier.

Toyota, qui était numéro deux américain du secteur il y a deux ans encore, est tombé à la quatrième place du marché américain à l'issue de cette «annus horribilis», avec une part de 12,9%. Il devrait perdre son titre de leader mondial pour tomber à la troisième place derrière GM et l'Allemand Volkswagen.

Il table toutefois sur un fort rebond cette année. «Nous sommes encouragés par la bonne fin de 2011, décembre ayant été notre meilleur mois de l'année en volume», a remarqué M. Lentz. «Lorsque la disponibilité des voitures s'est améliorée, les ventes ont repris».

«Du point de vue de la production, la situation est revenue à la normale aux États-Unis comme au Japon», a-t-il souligné.

Toyota s'attend à un fort rebond de ses ventes aux États-Unis et dans le monde. «Nous serons le constructeur avec la plus forte croissance cette année», a assuré M. Lentz.

Honda a lui aussi vu ses ventes régresser à cause de ses problèmes d'approvisionnement dans la foulée des catastrophes naturelles au Japon et en Thaïlande: -7% en 2011 comparé à 2010, à 1,15 million d'unités.