L'agence de notation financière Moody's a averti jeudi qu'elle pourrait dégrader la note du premier constructeur d'automobiles japonais, Toyota (TM), dont la rentabilité est mise à mal par la cherté de la monnaie japonaise.

Moody's a placé la note de la dette à long terme de Toyota (Aa3) sous perspective négative, une décision qui reflète «la probabilité que le redressement de la rentabilité de Toyota sera plus long que prévu en raison d'une exposition significative de l'entreprise au yen fort», a justifié l'agence.

La note Aa3, quatrième meilleure sur l'échelle à 19 crans de Moody's, est attribuée à des émetteurs solides mais vulnérables en cas de changement de la conjoncture économique.

Une dégradation ferait tomber Toyota dans la catégorie des émetteurs certes capables de faire face à leurs obligations, mais jugés de qualité moyenne.

Toyota est particulièrement vulnérable au niveau du yen, en raison de la part importante de sa production réalisée au Japon et destinée à soutenir les ventes dans des marchés comme les États-Unis et en Europe.

Le yen fort ronge les marges sur les produits exportés et affecte négativement la compétitivité des prix des véhicules Toyota par rapport à ceux des constructeurs étrangers.

Moody's estime que Toyota doit augmenter la part de sa production hors du Japon et utiliser davantage de composants non-japonais, des mesures jugées essentielles pour restaurer sa rentabilité et conserver sa note actuelle.

L'agence juge toutefois que cela prendra du temps et exigera des investissements supplémentaires.

Toyota, qui a été affaibli par des soucis techniques en 2009-2010, fait face à une érosion de ventes sur ses principaux marchés.

Le groupe a également été durement touché par les répercussions du séisme et du tsunami du 11 mars au Japon, ainsi que par les inondations en Thaïlande ces dernières semaines.

Dans ce contexte, il a récemment révisé en baisse ses prévisions de résultats pour l'année budgétaire en cours, qui s'achèvera en mars 2012.

Toyota s'attend désormais à un bénéfice net de 180 milliards de yens, contre 408 milliards de yens un an plus tôt.

Il n'escompte plus qu'un profit d'exploitation de 200 milliards de yens, contre 468 milliards en 2010-2011, sur un chiffre d'affaires qui devrait baisser de 4% sur un an, à 18.200 milliards de yens.