Le constructeur automobile américain Ford (F) a publié mercredi un bénéfice pour le troisième trimestre en baisse de 2%, mais légèrement au-dessus des attentes, grâce à une hausse des prix de vente compensant notamment des pertes en Europe et en Asie.

Le groupe dégage sur la période un profit de 1,65 milliard $. Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, il s'établit à 46 cents par action, là où les analystes anticipaient 45 cents. Il s'agit du neuvième trimestre consécutif rentable, a souligné le groupe dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires s'élève de son côté à 33,1 milliards $, en hausse de 14% et là aussi supérieur aux attentes de Wall Street (29,86 milliards).

«Nous avons délivré de solides résultats au troisième trimestre malgré un environnement économique incertain», a commenté le directeur général du groupe Alan Mulally, cité dans le communiqué.

Les parts de marché de Ford ont augmenté en Amérique du Nord, en Europe et dans la région Asie-Pacifique-Afrique, a-t-il ajouté au cours d'une téléconférence avec les analystes. Le constructeur a vendu au total 1,3 million de voitures.

Les activités automobiles ont dégagé un profit de 1,3 milliard $, en légère hausse, en raison notamment de «prix plus élevés» qui ont permis de compenser des coûts portés par la hausse des coûts des matériaux.

En Amérique du Nord, son plus grand marché, Ford a dégagé un bénéfice opérationnel avant impôt de 1,6 milliard $, stable sur un an.

En Amérique du Sud, le profit du groupe a progressé de 15%, pour atteindre 276 millions de dollars.

En Europe, Ford s'est par contre enfoncé un peu plus dans le rouge, dégageant une perte avant impôt de 306 millions $ contre une perte de 196 millions un an plus tôt, notamment en raison de taux de change défavorables et de prix de matières premières élevés. Mais le groupe prévoit d'y être rentable sur l'ensemble de l'année, a souligné le directeur financier Lewis Booth.

Dans la région Asie-Pacifique-Afrique, le constructeur est passé d'un bénéfice de 30 millions $ à une perte de 43 millions.

Le profit de la branche financière de Ford a de son côté baissé de 20%, à 605 millions $.

Ford a pâti au cours du trimestre d'un ajustement à hauteur de 350 millions $, dû aux couvertures prises par le groupe sur le prix des matières premières.

Le constructeur a aussi fait face à des éléments exceptionnels à hauteur de 98 millions $ comprenant notamment des réductions d'effectifs ou les conséquences de l'arrêt de la marque Mercury.

Pour le quatrième trimestre, le groupe prévoit de produire 1,4 million de voitures, un chiffre en légère hausse sur un an malgré des problèmes d'approvisionnement en Asie liés aux inondations en Thaïlande.

«Nous continuons de prévoir d'être solidement rentables en 2011, mais à un niveau plus faible qu'en 2010», a noté Lewis Booth.

Ford n'a pas annoncé de reprise du programme de rémunération des actionnaires. «Nous aimerions verser des dividendes le plus rapidement possible», a simplement souligné Alan Mulally. En attendant, le groupe «continue de renforcer son bilan».

Il prévoit en revanche une baisse de sa marge d'exploitation pour l'année, à 5,7% contre 6,1% en 2010.

Pour les analystes de JP Morgan, les résultats du groupe sont «bof, bof», notamment en raison des performances en Europe et en Asie. Les prévisions «faibles» du groupe pour le quatrième trimestre vont probablement conduire à une «réaction négative», préviennent-ils dans une note.

De fait le titre perdait 6,92% à 11,57$ vers 14H30, à la Bourse de New York.