Le Québec est un exemple à suivre pour sa manière de déployer des infrastructures pour voitures électriques, estime le grand patron de Fiat-Chrysler, Sergio Marchionne, lors d'un passage à Montréal, hier. Il a toutefois prévenu qu'il faudra des années avant que ces véhicules sans émissions se taillent une place significative sur nos routes.
Le chef de direction de Fiat-Chrysler, qui a étudié à Toronto et qui détient la double citoyenneté canadienne et italienne, a pris la parole devant des centaines de gens d'affaires réunis par la Chambre de commerce italienne au Canada. Il a profité de l'occasion pour louanger les efforts déployés par le Québec pour favoriser l'arrivée des voitures électriques. Selon lui, les gouvernements devront absolument donner leur appui à cette nouvelle technologie pour qu'elle puisse gagner des parts de marché.
«C'est un pas important parce que le système, dans sa totalité, incluant le gouvernement, doit entreprendre ce projet, a affirmé Sergio Marcchionne en marge de sa présentation. Les manufacturiers ne peuvent être laissés à eux-mêmes pour déployer une infrastrucrutre de recharge. C'est un non-sens: nous n'avons ni les moyens, ni les connaissances pour le faire.»
Par le biais de sa société d'État Hydro-Québec, le gouvernement teste déjà des prototypes de voitures électriques à Boucherville en collaboration avec Mitsubishi. Il s'est aussi associé à des entreprises comme Metro, Rona et St-Hubert pour déployer un réseau de bornes de recharge dans ces commerces.
Sergio Marchionne se dit convaincu que l'électricité est appelée à jouer un rôle plus important dans la propulsion des voitures d'ici quelques années. Mais il prévient que plusieurs obstacles techniques empêchent la voiture électrique de prendre la place des modèles à l'essence. Parmi ceux-ci, il note le coût élevé de l'électricité hors du Québec, l'infrastructure de recharge quasi-absente et la capacité limitée des piles.
«Il y a une grande volonté de notre part de s'engager dans le processus (de fabriquer et vendre des voitures électriques), résume-t-il. La question est de savoir si le consommateur va ultimement payer pour ce produit?»