Le constructeur automobile japonais Toyota a suspendu jeudi la vente mondiale et la production du véhicule utilitaire sport de luxe Lexus GX 460, qu'un magazine américain a accusé d'être dangereux dans les virages.

Toyota a également annoncé des tests de sécurité sur tous ses modèles de 4x4.

 

Le numéro un mondial de l'automobile, qui a récemment dû rappeler près de 9 millions de voitures dans le monde en raison de problèmes d'accélérateur ou de freinage, avait déjà suspendu mardi les ventes aux États-Unis et au Canada du GX 460, un 4x4 de luxe dont le prix démarre à 51 970 dollars$.

 

Jeudi, il a étendu cette suspension au reste du monde. «L'entreprise a décidé de suspendre les ventes de ce VUS dans le monde entier, c'est-à-dire aussi en Russie et au Moyen-Orient, après l'Amérique du Nord», a déclaré une porte-parole du groupe japonais, Mieko Iwasaki.

 

Toyota a également décidé de stopper temporairement, du 16 au 28 avril, soit durant 9 jours ouvrés, la production de ce 4x4 dans son usine de Tahara, au centre du Japon, seul site d'assemblage de ce modèle pour tous les marchés.

 

Un magazine de consommateurs américain, Consumer Reports, a recommandé à ses lecteurs de s'abstenir d'acheter le GX 460 en raison d'un «danger pour la sécurité». Selon la revue, qui a effectué des essais sur un circuit, le VUS risque de se retourner lorsqu'il prend un virage à vitesse élevée. Aucun accident n'a toutefois été signalé, a précisé Consumer Reports. «Nous sommes en train d'analyser le problème. Lorsque ce sera clair, l'entreprise déterminera s'il est nécessaire ou non de rappeler et de réparer les voitures», a expliqué la porte-parole de Toyota. Elle a précisé que tout propriétaire d'un des quelque 6000 VUS en circulation se verra prêter un autre véhicule s'il se sent inquiet.

 

Le Lexus GX 460 est fabriqué au Japon mais n'est vendu ni dans l'archipel, ni en Europe. Il doit en principe être lancé en Chine cette année.

 

Examen complet

 

Toyota va par ailleurs «tester tous les autres modèles de 4x4, y compris les Land Cruiser, Higlander et Rav4», pour déterminer s'ils présentent un quelconque danger lorsqu'ils prennent un virage à grande vitesse, a ajouté Mme Iwasaki. La vente de ces modèles ne sera pas interrompue, a-t-elle précisé.

 

La rapidité de la réaction de Toyota dans cette affaire contraste avec la mollesse et les hésitations qui lui ont été reprochées lors des rappels massifs de voitures en janvier et février. Tirant les leçons de ce fiasco, Toyota a depuis revu de fond en comble sa politique de communication de crise et ses procédures de contrôle de qualité à travers le monde.

 

À la Bourse de Tokyo, l'action Toyota a terminé la séance de jeudi en baisse de 0,80%, à 3710 yens, sur un marché en hausse de 0,61%.

 

L'image de Toyota a particulièrement souffert en Amérique du Nord où ont eu lieu la grande majorité des rappels. Le constructeur fait l'objet aux États-Unis d'au moins 97 recours collectifs pour des cas de décès ou de blessures attribués par les plaignants à des problèmes d'accélération incontrôlée. Au moins 138 autres plaintes en nom collectif ont été déposées par des automobilistes arguant que la crise des défauts a fait baisser la valeur à la revente de leur voiture.

 

Le ministère américain des Transports compte par ailleurs infliger à Toyota une amende record de 16,4 millions de dollars pour avoir tardé à lui révéler l'existence des défauts techniques.

Photo Bloomberg

Toyota RAV4