La conduite d'un véhicule est une activité complexe et subtile. Ce n'est donc pas parce que l'on possède plusieurs années d'expérience derrière un volant qu'un rappel des principes de base est inutile. Bien au contraire. Voici un exemple.

Richard Léger est consultant en sécurité automobile. Habituellement, il donne des cours de conduite dite «avancée». Occasionnellement, il fait l'évaluation de la conduite d'automobilistes qui en font la demande. Une démarche que pratiquement personne ne fait. À tort. Selon M. Léger, tout automobiliste devrait se plier à une séance d'évaluation tous les deux ans.

 

Avec le temps, les habitudes se multiplient.Les mauvaises prises de décision, la conduite par automatisme et le déficit d'attention sont les fautes les plus courantes. Autres défauts: «En général, on n'a pas assez peur au volant, on est trop confiant, ajoute Richard Léger. Et, dernier aspect, on fait l'erreur de suivre les manoeuvres des autres.»

 

Pour corriger le tir, Richard Léger fait ce qu'il appelle une «reprogrammation» de la conduite de ceux qui se soumettent à l'exercice. C'est à dire revoir et réapprendre des manoeuvres de base, essentiellement. «Ce que je propose, ce n'est pas d'avoir de nouvelles habitudes, c'est au contraire d'essayer de ne pas avoir d'habitudes, dit-il. Il s'agit justement de briser les habitudes pour essayer d'être dans le moment présent.»

 

Concrètement, au cours d'une évaluation, la maîtrise du véhicule, le freinage à l'approche d'une intersection et les virages sont dans un premier temps passés en revue. Le conducteur devra ensuite savoir communiquer, se situer dans l'espace et changer de voie.

 

Exemple parmi tant d'autres de ce qui est abordé: les virages à droite et à gauche à une intersection. Tout virage à droite doit normalement être fait en S. C'est à dire que le chauffeur se rabat sur sa droite juste après avoir dépassé la dernière voiture garée, pour ensuite amorcer son virage, tourner et s'engager sur une autre voie. Un virage à gauche doit, quant à lui, toujours être abordé les roues droites. Ensuite, on s'engage pour tourner à gauche si la circulation le permet.

 

Autre exemple, il est essentiel de toujours repérer une «porte de sortie» lorsque l'on est à l'arrêt à une intersection. C'est-à-dire être bien en retrait du véhicule qui nous précède, avoir une vue d'ensemble de l'intersection et une possibilité de sortie en cas de collision.

 

«Plus on s'engage dans sa conduite, moins on a de risques d'avoir une collision», résume Richard Léger.

 

Une leçon à retenir.