Le constructeur automobile américain Ford (F) a dépassé les attentes mardi malgré un bénéfice en baisse de 8% au deuxième trimestre, notamment en raison de coûts de matières premières plus élevés, pour un chiffre d'affaires en hausse de 13%.    

Sur le trimestre, le groupe dégage un profit de 2,4 milliards de dollars. Par action et hors éléments exceptionnels, cela représente 65 cents, là où les analystes tablaient sur 60 cents.

Le chiffre d'affaires a parallèlement progressé de 13%, à 35,5 milliards de dollars, également au-delà des prévisions de Wall Street, qui se situaient à 31,59 milliards.

Les résultats de Ford ont été affectés par une hausse du coût des matières premières et des dépenses structurelles visant notamment à développer de nouveaux produits ou à accroître les parts de marché, indique le groupe dans un communiqué.

Ils ont aussi été lestés par des réductions d'effectifs, l'annonce de l'arrêt de la production de la marque Mercury en juin et des accords sur les retraites en Belgique.

«Nous délivrons de très bons résultats pour le deuxième trimestre tout en continuant à accroître nos activités au niveau mondial et à servir plus de clients dans chaque région», note le directeur général Alan Mulally, cité dans le communiqué du groupe.

«Malgré un environnement économique incertain, nous avons continué à renforcer nos liquidités et continué à investir pour l'avenir», souligne-t-il. Ford, le seul constructeur américain à ne pas avoir fait faillite et à ne pas avoir eu recours au soutien gouvernemental pendant la crise, précise avoir continué à réduire sa dette automobile de 2,6 milliards de dollars au cours du trimestre sous revue, pour un endettement atteignant désormais 14 milliards.

Le groupe a vendu au total 1,5 million d'unités pendant le trimestre sous revue.

En Amérique du Nord, il a dégagé un bénéfice opérationnel avant impôt de 1,9 milliard de dollars, en hausse de 10 millions sur un an, reflétant une amélioration des prix. Mais des coûts plus élevés de matières premières, des dépenses pour le développement de nouveaux produits ont pesé sur le résultat.

En Amérique du Sud, le constructeur a enregistré un bénéfice de 267 millions, en baisse de 6%. La croissance des prix de vente a été lestée par de plus importants coûts des matières premières et l'inflation, note Ford.

En Europe, le bénéfice a atteint 176 millions de dollars, plongeant de 45%. Cette baisse est «largement expliquée par des coûts plus élevés des matières premières et structurels», souligne le constructeur.

Dans la région Asie-Pacifique-Afrique le bénéfice est de seulement 1 million de dollars, contre 112 millions l'an passé à la même époque. Ce résultat s'explique par les investissements effectués par le groupe pour accroître ses parts de marché dans la zone.

La branche financière de Ford a quant à elle vu son bénéfice baisser de 31% à 602 millions de dollars.

Côté prévisions, l'entreprise s'attend à un second semestre moins performant que le premier, en raison d'une «hausse des coûts des matières premières et structurels», qui devraient chacun être supérieurs de 2 milliards de dollars par rapport à 2010.

L'action gagnait 0,15% à 13,19$ vers 10h15, à la Bourse de New York.