Les ventes des constructeurs automobiles américains General Motors (GM) et Ford se sont effritées en mai aux États-Unis, celles de Toyota plongeant à cause des problèmes de production ayant suivi le séisme de mars au Japon et tombant même derrière Chrysler.

Les ventes de General Motors ont cédé 1,2% à 221.192 véhicules le mois dernier aux États-Unis, alors que le site internet spécialisé Edmunds.com tablait sur une hausse de 2%.

GM souligne que la baisse de ses ventes en mai est due à «un moindre volume» d'achat de la part des entreprises ou de loueurs de voitures.

Chez Ford, le numéro deux américain, les ventes ont atteint 192 102 véhicules en mai, soit 0,1% de moins qu'un an plus tôt, conforme aux attentes du site Edmunds.com.

Le recul est dû notamment à la comparaison défavorable entraînée par la prise en compte des ventes de la marque Mercury, fermée par Ford l'an dernier, et dont il n'a vendu aucun exemplaire le mois dernier contre quelque 9000 modèles un an plus tôt.

La marque haut de gamme Lincoln affiche elle aussi un recul de ses ventes de -4,6% sur un an.

Chrysler, troisième constructeur américain, a le mieux tiré son épingle du jeu avec une hausse de 10% de ses ventes à 115 363 véhicules, conforme aux prévisions d'Edmunds.com.

Une performance tirée par les véhicules lourds (+17%), en particulier la marque de 4x4 Jeep, bénéficiant d'un repli des prix du pétrole après leur envolée des mois précédents.

Chrysler vient «d'aligner son 14e mois consécutif de hausse des ventes sur un an», s'est félicité Fred Diaz, directeur des ventes pour les États-Unis.

C'est Toyota, numéro un japonais et ex-numéro deux américain, qui a le plus souffert le mois dernier dans la foulée du tremblement de terre ayant ravagé le nord-est de l'archipel nippon le 11 mars et détruit les usines de nombreux fournisseurs de pièces détachées de l'industrie automobile.

Les ventes de Toyota ont plongé de 33% à 108 387 véhicules, ce qui l'a fait tomber derrière le «petit poucet» américain Chrysler.

La division haut de gamme Lexus, dont les modèles sont tous importés du Japon, a vu ses ventes chuter de 45%, contre -32% pour la marque Toyota, dont une partie de la production est fabriquée en Amérique du Nord.

«Comme prévu, le mois de mai a été particulièrement difficile à cause des incertitudes au sujet de nos prévisions de production», a commenté Bob Carter, directeur des ventes de Toyota aux États-Unis.

En avril, Toyota n'a sorti de ses chaînes nippones que 21,6% du nombre de véhicules assemblés l'an passé à la même époque, et en mai, environ 70%.

La production de Toyota devrait rebondir à 90% de son niveau d'avant le séisme dès le mois de juin, alors que l'approvisionnement en pièces détachées reprend plus rapidement que prévu, a-t-il prédit.

Il est toutefois probable que Toyota perde son titre de premier constructeur mondial cette année à cause de ces difficultés.

Ses compatriotes Honda et Nissan ont également enregistré une baisse de leurs ventes, de respectivement -16% et -9%.

Lors d'une conférence téléphonique, les dirigeants de Ford ont reconnu que le séisme au Japon avait entraîné un «choc économique en restreignant l'approvisionnement (en pièces détachées) dans le secteur automobile».

Don Johnson, l'un des responsables des ventes de GM aux États-Unis, s'est toutefois voulu optimiste, affirmant lors d'une autre conférence téléphonique que «la tendance reste à la hausse», et tablant sur «une série d'améliorations lentes mais régulières».

Le responsable de GM a mentionné «une hésitation au début du mois de la part des consommateurs», qu'il a attribuée en partie à des hausses de prix. «Mais je ne pense pas que nous allons continuer à l'observer», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Edmunds.com a prévenu que «bien que l'on attende une poursuite de la reprise du secteur automobile américain à un rythme régulier, les ventes ne devraient pas revenir avant 2016 à leur niveau d'avant la récession».