Le premier constructeur automobile américain General Motors (GM) a annoncé jeudi un bénéfice plus que triplé sur un an au premier trimestre assorti de ventes en hausse, mieux que ne l'attendaient les analystes, mais sa rentabilité à l'international laisse toujours à désirer.

«GM a généré son cinquième trimestre consécutif rentable, grâce à une forte demande des clients pour nos nouveaux véhicules économes en carburant et à une structure de coûts compétitive», a commenté le PDG Dan Akerson, cité dans le communiqué du groupe.

Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 3,15 milliards de dollars contre 865 millions de dollars un an plus tôt.

Par action et hors éléments exceptionnels, cela représente 95 cents, alors que les analystes tablaient sur 93 cents seulement en moyenne.

Le chiffre d'affaires a progressé de 15% à 36,2 milliards de dollars, mieux que les 35,6 milliards de dollars prévus par les analystes.

Mais le bénéfice opérationnel du groupe est en baisse, toujours lesté par l'Europe et par l'envolée des coûts des matières premières, l'augmentation du bénéfice net étant due principalement à des revenus financiers non liés à ses activités automobiles.

L'action reculait de 1,03% à 32,70 dollars vers 8h15 lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance officielle.

Le constructeur phare de Detroit (nord des États unis), s'attend à ce que le résultat avant intérêt et impôt de l'année entière démontre «une forte amélioration» comparé à 2010, et ne prévoit pas «d'impact significatif provenant de la crise (d'approvisionnement en pièces détachées en provenance) du Japon sur ses résultats annuels».

En Amérique du Nord, le groupe a dégagé un bénéfice avant intérêt et impôts de 2,9 milliards de dollars, plus du double de l'an dernier.

Il s'attend à une «amélioration des résultats trimestriels de la division sur le restant de l'année en raison de prix en hausse et de coûts fixes en baisse qui devraient plus que compenser la hausse du prix des coûts de fabrication», précise le communiqué.

Le groupe a en revanche de nouveau perdu de l'argent en Europe avec une perte avant intérêts et impôts de 400 millions de dollars. Il souligne toutefois être parvenu à l'équilibre «hors éléments exceptionnels» et prévoit d'atteindre le point mort hors éléments exceptionnels et avant coûts de restructuration sur l'ensemble de l'année.

La division GM International, centrée principalement sur l'Asie, a certes enregistré un bénéfice, mais il est quasi divisé par deux sur un an. GM Amérique du Sud a également accusé une baisse de bénéfice.

Le constructeur a terminé le premier trimestre avec 36,5 milliards de dollars de liquidités et une dette de 5 milliards de dollars, le directeur financier Dan Ammann parlant sur la chaîne CNBC de «bilan forteresse».

«Bien qu'encouragés, nous reconnaissons que nous pourrions jouer encore plus sur les économies d'échelle, et améliorer davantage nos dépenses et l'efficacité de nos investissements, ainsi que notre solide bilan», a-t-il cependant noté dans le communiqué.

M. Ammann a rappelé que son groupe s'attendait à ce que les prix du pétrole et de l'essence restent durablement élevés et table sur ses modèles économes en carburant pour y faire face.

Mardi, les constructeurs automobiles ont fait part de ventes en hausse aux États-Unis en avril, tout en soulignant que les véhicules économes, plus petits ou plus légers, s'étaient taillés la part du lion.

Alors que GM a déjà augmenté ses prix plusieurs fois ces derniers mois et a baissé ses offres promotionnelles en mars et avril, M. Ammann a souligné sur CNBC qu'une nouvelle augmentation des prix était envisageable cet été.