Le constructeur automobile Volkswagen, numéro un européen, a annoncé vendredi des résultats en forte hausse pour l'année 2010, avec un bénéfice net multiplié par sept à 7,23 milliards d'euros, et affiché des ambitions supérieures pour 2011.

En 2009, le groupe de Wolfsburg, affecté comme ses concurrents par la crise économique, avait réalisé un bénéfice net de 911 millions.

Le groupe aux neuf marques, parmi lesquelles Volkswagen bien sûr, mais aussi Audi, Seat, Bentley et Skoda, a enregistré un résultat opérationnel record de 7,1 milliards (1,9 milliard en 2009), profitant de la reprise dans le secteur automobile.

Son chiffre d'affaires a progressé de 20,6% à 126,8 milliards en 2010 (105,19 en 2009) et ses ventes ont crû de 15,4% (à 7,28 milliards).

«L'exercice 2010 a été le meilleur de toute l'histoire de l'entreprise», a déclaré son patron, Martin Winterkorn, cité dans un communiqué.

Conséquence de ces très bons résultats, le groupe va proposer à ses actionnaires au titre de 2010 un dividende de 2,20 euros, contre 1,60 euros au titre de 2009.

Pour 2011, Volkswagen prévoit que «le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel du groupe dépasseront le niveau de l'année précédente», sans toutefois donner de chiffres.

Ces résultats, qui ne donnent pas d'indications sur le quatrième trimestre, ont été présentés plus tôt que prévu. Ils étaient attendus pour le 10 mars, date de la conférence de presse annuelle du groupe.

Ils on été en tout cas très bien accueillis par les investisseurs: vers à 10h07, son action prenait 5,65% à 118,8 euros (160,1 dollars canadiens) dans un marché en hausse de 0,80%.

Franck Schwope, analyste de NordLB, y voit le «résultat du pilotage fructueux tout au long de l'année des nombreuses marques du groupe et de son excellent positionnement sur des marchés actuels et futurs comme la Chine et le Brésil».

Volkswagen profite de la croissance inédite du marché chinois, où il est très bien implanté. Il pourrait d'ailleurs lancer une marque spécifique à la Chine, selon des informations de presse.

En Russie, où le géant vient de signer un protocole d'accord avec le constructeur GAZ pour produire 100 000 voitures, le potentiel est grand, tout comme aux Etats-Unis et en Inde.

Le groupe s'est par ailleurs lancé dans une ambitieuse politique d'acquisitions. Il a déjà pris 19,9% du Japonais Suzuki, est en train de racheter Porsche, dont il détient 49,9% des activités automobiles, même si cette acquisition pourrait être retardée, et compte créer une vaste branche poids lourds en mariant sa marque Scania à MAN, afin de détrôner le numéro un mondial des camions Daimler.

Dans ce contexte, «l'objectif de Volkswagen d'atteindre 10 millions de voitures vendues en 2018 pourrait être atteint dès 2015 ou 2016», estime Franck Schwope. Et le souhait de l'Allemand de devenir numéro un mondial, devant le Japonais Toyota, être exaucé plus tôt que prévu.