Le constructeur automobile General Motors (GM) a déposé mercredi son projet d'introduction en Bourse, qui devrait être l'une des plus importantes de l'histoire américaine et permettre au gouvernement de récupérer 50 milliards de dollars investis pendant la crise.

Dans un communiqué publié mercredi, GM indique avoir «enregistré auprès de la SEC», le gendarme américain des marchés, son projet d'introduction en Bourse, qui comportera «des actions ordinaires vendues par certains de ses détenteurs de parts» et des actions préférentielles.

Le nombre d'actions mis en vente ou la fourchette de prix ne sont pas précisés.

La vente des actions préférentielles devrait permettre au gouvernement, actionnaire du groupe à quelque 61%, de descendre du capital et de récupérer les quelque 50 milliards de dollars injectés dans le constructeur au plus fort de la crise.

Le document enregistré auprès de la SEC mentionne lui un montant maximum de 100 millions de dollars, un montant théorique correspondant à un prix virtuel de 1 cent par action.

«Le nombre d'actions offert sera déterminé par les conditions de marché et d'autres facteurs au moment de l'offre. Le nombre d'actions offert et la fourchette de prix pour l'offre n'ont pas encore été déterminés», ajoute le communiqué.

Le marché évalue pour l'instant le montant possible de cette introduction en Bourse entre 12 et 16 milliards de dollars, ce qui en ferait la deuxième plus grosse aux États-Unis après celle de Visa en 2008.

Le groupe sera coté au New York Stock Exchange sous le code «GM», comme avant sa faillite.

L'«ancien GM» était sorti de la cote en juin 2009, au moment de son dépôt de bilan. Un «nouveau GM» avait émergé de six semaines de faillite restructuré et allégé d'une grande partie de ses dettes.

Depuis sa sortie de faillite, GM s'est délesté de quatre marques (Hummer, Pontiac et Saturn, arrêtées, et Saab, vendue) et sa direction a été réorganisée.

Depuis un an, la part de marché est repartie à la hausse. Les quatre marques conservées (Buick, Cadillac, Chevrolet, GMC) ont profité du rebond du marché automobile américain, qui avait connu en 2009 sa pire année depuis près de 30 ans.

Le constructeur a aussi affiché deux trimestres de bénéfices de suite, dont 1,3 milliard de dollars au deuxième, le meilleur depuis six ans, après des pertes accumulées depuis 2007.

Certaines critiques ont toutefois jugé que le retour en Bourse pouvait paraître précipité dans un contexte de fébrilité des marchés financiers face aux doutes sur la solidité de la reprise économique.

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