Barack Obama a passionnément défendu le bilan de son plan de sauvetage de l'industrie automobile américaine, qui a permis selon lui de préserver un million d'emplois, lors de visites d'usines vendredi dans la région de Detroit.

Après avoir parcouru les chaînes d'une unité de production de Chrysler dans la grande ville du Michigan (nord), fief historique du secteur automobile, le président américain est revenu sur sa décision d'injecter plus de 60 milliards de dollars d'argent public pour sauver cette entreprise et son concurrent General Motors (GM) début 2009, en échange de restructurations drastiques.

«Selon des estimations indépendantes, plus d'un million d'emplois auraient pu avoir été perdus si Chrysler et GM avaient mis la clé sous la porte», a insisté M. Obama.

«Si nous n'avions rien fait, non seulement vos emplois auraient disparu, mais les emplois des sous-traitants auraient disparu, les emplois chez les concessionnaires auraient disparu, et les villes qui dépendent (de ces emplois) auraient été rayées de la carte», a-t-il affirmé.

À l'époque, a-t-il soutenu, en allusion à ses adversaires républicains, «beaucoup de gens disaient que c'était stupide».

Mais, a assuré M. Obama face à quelque 1 500 ouvriers, «le fait que nous soyons dans cette magnifique usine aujourd'hui justifie les décisions que nous avons prises et les sacrifices que vous et les autres parties prenantes étiez prêts à faire».

«Aujourd'hui, pour la première fois depuis 2004, les trois groupes automobiles américains sont rentables», s'est félicité le président, tout en reconnaissant que dans ce secteur, qui a connu une hémorragie de centaines de milliers de postes ces dernières années, «certains emplois ne reviendront pas».

«Remplir nos objectifs prendra encore du temps. Mais j'ai confiance dans les travailleurs américains, j'ai confiance en vous. J'ai confiance dans cette économie. Nous sommes de retour!», s'est écrié le président, qui a visité dans la foulée l'usine GM produisant le nouveau véhicule hybride Chevrolet Volt.

Après avoir obtenu le feu vert de son chef de la sécurité, M. Obama a pris le volant de cette voiture symbolisant le renouveau espéré de General Motors, et parcouru quelques mètres. «Plutôt sympa», a-t-il déclaré.

Après avoir failli couler corps et biens, GM a achevé de rembourser les prêts des États américain et canadien en avril et a dégagé un bénéfice pour la première fois depuis trois ans au premier trimestre.

L'État doit encore attendre le retour en Bourse de GM pour se délester de sa part de plus de 60%, évaluée à plus de 50 milliards de dollars.

Profitant de la présence de M. Obama, le directeur général de Chrysler Sergio Marchionne a de son côté annoncé vendredi qu'il renonçait à fermer une usine dans le Michigan, décidant au contraire d'y mettre au travail une deuxième équipe, ce qui créera 900 emplois l'an prochain.

Le troisième grand constructeur, Ford, n'a pas déposé son bilan, et a même récemment enregistré son cinquième trimestre de bénéfices de rang.

L'administration Obama est avide de bonnes nouvelles sur le front économique, à trois mois d'élections législatives cruciales. Le chômage restant à un niveau très élevé pour les États-Unis, - 9,5% selon les chiffres officiels - pèse sur la popularité de l'équipe au pouvoir et la croissance du PIB au deuxième trimestre, publiée vendredi, s'est révélée décevante, à 2,4%.

«Nous devons continuer à faire augmenter ce taux de croissance et continuer à gagner des emplois pour que nous puissions aller de l'avant», a concédé M. Obama.