Le constructeur automobile GM a remboursé tous les prêts des États-Unis et du Canada reçus au moment de sa faillite et doit maintenant orchestrer sa réintroduction en Bourse pour rembourser 2 milliards d'aide restants, qui avaient été injectés sous forme d'investissement direct.

Lors d'une conférence de presse mercredi, le PDG de General Motors (GM), Ed Whitacre, a indiqué que son groupe avait «fait un paiement de 5,8 milliards de dollars au Trésor américain et à l'agence canadienne pour le développement des exportations».

Un porte-parole de GM interrogé par l'AFP a ajouté que le versement avait été fait mardi.

«Nous remboursons en totalité et avec intérêts cinq années avant l'échéancier prévu les prêts qui ont été faits pour aider le nouveau GM» restructuré à reprendre une activité après la faillite du constructeur l'an dernier, précise M. Whitacre.

Il a ajouté que GM «avait investi 1,5 milliard de dollars dans 20 sites du groupe aux États-Unis et au Canada sur les neuf derniers mois, restaurant ou créant 7500 emplois».

GM avait reçu des prêts de 6,7 milliards de dollars du gouvernement américain et de 1,4 milliard du Canada et 1,3 milliard du gouvernement allemand.

Le groupe avait remboursé 1,2 milliard de dollars de dette aux gouvernements américain et canadiens en décembre et la même chose fin mars.

«General Motors a remboursé toute sa dette dans le cadre du plan de sauvetage gouvernemental (TARP)» lancé au plus fort de la crise, a commenté le Trésor américain dans un communiqué mercredi.

«GM a remboursé les 4,7 milliards restants sur un total de 6,7 milliards qu'il devait au Trésor, cinq ans à l'avance», précise le communiqué.

Le Trésor ajoute que les remboursement du TARP s'élèvent au total à 186 milliards de dollars, versés «largement en avance sur les prévisions pour 2010», et il reste «moins de 200 milliards de dollars de TARP à rembourser».

«C'est un signe positif pour notre investissement automobile, pas seulement pour les fonds recouvrés par les contribuables mais aussi pour les nombreux emplois préservés par la stabilisation réussie de cette industrie vitale pour notre économie», s'est félicité le secrétaire au Trésor Tim Geithner, cité dans le communiqué.

Le Trésor rappelle qu'il doit encore recouvrer son investissement direct, soit une part du capital de GM qui représente «2,1 milliards de dollars d'actions préférentielles et 60,8% des actions ordinaires».

M. Whitacre n'a pas donné de précisions sur une éventuelle date de retour en Bourse, qui permettra au Trésor de liquider cette part et de se rembourser.

Il avait estimé au début de l'année qu'elle aurait lieu au plus tôt fin 2010. Il a aussi estimé que son groupe, qui a essuyé une perte de 4,3 milliards de dollars en 2009 après sa sortie de faillite, devrait revenir à la rentabilité dès cette année.

Le directeur financier Chris Liddell, sans affirmer que le groupe serait dans le vert dès le premier trimestre, s'est dit début avril «encouragé» par la performance de GM sur les trois premiers mois de l'année, affirmant que le constructeur n'avait «pas besoin de tant de progrès que cela» pour redevenir rentable.

«Nous avons restructuré nos ventes à l'international» et voyons «des ventes record au Brésil, en Argentine, en Chine et en Inde», s'est par ailleurs réjoui M. Whitacre lors de la conférence de presse.

«Nous avons maintenant un bilan sain et une structure de coûts nous permettant de rester compétitifs», a-t-il poursuivi.

«Notre plan marche, nous progressons à un rythme rapide», a-t-il conclu.

Par ailleurs, M. Whitacre a précisé mercredi que la production de la Chevrolet Volt, un modèle électrique, avait «commencé» et qu'elle serait introduite à la vente aux États-Unis «en octobre».