Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé mercredi qu'il avait essuyé une forte perte de 4,3 milliards de dollars en 2009 après sa sortie de faillite, mais estimé que l'objectif de redevenir rentable dès cette année était à portée de main.

Le premier constructeur des États-Unis, qui a émergé de la faillite le 10 juillet allégé de 83 milliards de dollars de dettes grâce à un plan de sauvetage gouvernemental, a fait valoir que cette perte était due en grande partie à des charges exceptionnelles.

Elle comprend en effet une charge avant impôts de 2,6 milliards de dollars liée à un accord pour éponger les pertes de l'assurance médicale des anciens employés du groupe affiliés au syndicat UAW.

Elle inclut aussi une perte de 1,3 milliard de dollars due à des dépréciations pour effet de changes.

«Nous posons les bases qui vont nous permettre de retourner en Bourse», a commenté Chris Liddell, directeur financier de GM et vice-président du conseil d'administration, précisant que «le fait de finir la remise à zéro de la comptabilité (du groupe) était une étape importante de ce procédé».

Le chiffre d'affaires enregistré sous la période sous revue s'est élevé à 57,5 milliards de dollars.

Ces chiffres ne sont pas comparables à ceux des années précédentes, l'ancien numéro un mondial de l'automobile ayant été profondément remanié avant sa sortie de faillite: il a réduit ses effectifs de 30% et s'est recentré sur cinq marques principales - Buick, Cadillac, Chevrolet, GMC et Opel - délaissant Saturn, Pontiac et Hummer aux États-Unis ainsi que Saab en Europe.

Sur l'ensemble de l'année 2009, le chiffre d'affaires a atteint 148,979 milliards de dollars, pour 7,48 millions de véhicules vendus dans le monde, en baisse de 10,5% sur un an. Le groupe revendique une part de marché de près de 20% en 2009 aux États-Unis et de 11,6% dans le monde.

Le groupe a retardé de quelques jours la publication de ses résultats 2009, qui aurait dû, d'après les règles en vigueur, intervenir au plus tard au 31 mars.

«Notre première priorité est de rembourser le gouvernement» et GM devrait s'en acquitter «d'ici juin, en avance sur le calendrier initial», a commenté Chris Liddell lors d'une conférence d'analystes.

La deuxième priorité du groupe est de revenir en Bourse «aussitôt que cela aura du sens», c'est-à-dire «quand le marché et l'entreprise seront prêts», a-t-il ajouté, précisant que «le chemin est encore long».

Le PDG du constructeur, Ed Whitacre, avait estimé précédemment que cette ré-introduction en Bourse aurait lieu au plus tôt fin 2010.

Sans aller jusqu'à promettre que GM redeviendrait bénéficiaire dès cette année, M. Liddell s'est montré optimiste.

«Je suis heureux des progrès que nous avons faits» au premier trimestre 2010 «vers la rentabilité», a-t-il ainsi affirmé, se disant également «encouragé» par les baisses de coûts et la restructuration en cours.

«Nous n'avons pas besoin de tant de progrès que cela, pour revenir à la rentabilité, a-t-il insisté. Le secteur va mieux et cela va nous aider.»

Selon lui, la réforme de l'assurance maladie, adoptée fin mars, ne devrait avoir qu'un impact «modeste» voire «négligeable» sur les comptes de GM, contrairement à d'autres entreprises qui ont passé de lourdes charges en prévision d'un changement du traitement fiscal de certaines subventions aux entreprises qui financent l'assurance médicale de leurs retraités.

GM publiera ses résultats du premier trimestre au milieu du mois de mai.