Le ministre allemand de l'Économie, Rainer Brüderle, a jugé mercredi que l'ébauche de projet de restructuration du constructeur automobile Opel présentée par sa maison mère General Motors «ne répondait à aucune question importante».

«Le document présenté n'est pas une demande d'aide publique et ne peut pas servir de base à un examen» par le gouvernement allemand, parce qu'il «ne répond à aucune des questions importantes pour l'avenir d'Opel», s'est emporté le ministre dans un communiqué.

Selon ce communiqué, General Motors aurait indiqué être prêt à contribuer pour 600 millions d'euros à la restructuration d'Opel, soit moins d'un cinquième des 3,3 milliards d'euros selon lui nécessaires.

Le constructeur américain, qui a décidé le mois dernier à la surprise générale de conserver sa filiale européenne et de la restructurer lui-même, compte sur «les contribuables européens» pour apporter le reste, selon Berlin.

Pour M. Brüderle, «le document de GM confirme tout comme le départ de son patron (Fritz) Henderson qu'il n'y a pas de stratégie claire chez GM». Le groupe de Detroit a annoncé mardi le départ de M. Henderson.

Opel emploie quelque 50 000 salariés en Europe dont environ la moitié en Allemagne. Berlin était favorable à la cession d'Opel, et n'a de cesse depuis le revirement de General Motors de critiquer le groupe américain, qui a pourtant indiqué ne vouloir fermer aucune des quatre usines allemandes.

Selon le quotidien Handelsblatt à paraître jeudi, GM pourrait supprimer moins d'emplois que prévu dans sa filiale européenne, à savoir 8313. Jusqu'ici le constructeur américain évoquait quelque 9000 postes supprimés, dont la moitié en Allemagne.

Selon le journal, qui dit avoir copie du document transmis au gouvernement allemand par GM, le groupe de Detroit promet de rembourser toutes les aides publiques d'ici 2014. Il tablerait l'an prochain sur une perte d'encore 1,3 milliard de dollars au niveau opérationnel pour Opel, avant un retour dans le vert en 2011.

Opel a par ailleurs annoncé mercredi les nominations de Nick Reilly, patron par intérim des activités européennes de GM, et de Walter Borst, trésorier de General Motors, pour représenter les actionnaires au sein du nouveau conseil de surveillance du groupe.

Le président du conseil de surveillance d'Opel sera nommé lors d'une prochaine réunion, précise le constructeur dans un communiqué.