General Motors est susceptible de revenir sur sa décision de vendre sa division Opel à un groupe ayant à sa tête Magna International après que l'Union européenne (UE) eut fait savoir que le gouvernement allemand a peut-être favorisé indûment l'offre de Magna, a indiqué une personne au courant du dossier.

Ainsi, GM n'a pas écarté la possibilité de reconsidérer la recommandation de son conseil d'administration formulée en septembre dernier d'accepter l'offre de Magna et de son partenaire russe, OAO Sberbank, a ajouté la source, qui a requis l'anonymat parce que les délibérations de l'entreprise ne sont pas publiques.

Aucune décision n'a été prise et GM pourrait encore aller de l'avant avec la vente, a dit la personne.

L'UE remet la transaction en question et s'inquiète du fait que l'Allemagne a pu influencer le processus d'offres en acceptant de soutenir la proposition de Magna grâce à des garanties et à des prêts de 4,5 milliards d'euros (6,7 milliards US). Avant d'accepter l'offre de Magna, GM avait aussi envisagé de garder sa division européenne Opel et de permettre au constructeur de Rüsselsheim, en Allemagne, de devenir insolvable.

«Jusqu'à présent, nous sommes allés si loin avec l'accord impliquant Magna que ce serait subir une défaite alors que la victoire était à portée de main si l'accord devait être rejeté par Bruxelles», explique Michael Robinet, un analyste de CSM Worldwide, à Northville, au Michigan. «Si on laissait Opel tomber en ruine, ajoute-t-il, cela aurait un impact financier sur les États membres supérieur à tout déséquilibre de l'accord existant.»

Neelie Kroes, la commissaire à la concurrence de l'UE, a indiqué dans un rapport daté du 16 octobre dernier que l'Allemagne devrait permettre à GM d'étudier d'autres offres et préciser que l'aide du gouvernement s'applique à tout proposant.

Une enquête préliminaire effectuée par l'UE a fait ressortir «d'importants indices» montrant que l'Allemagne a soutenu de manière abusive la proposition de Magna, d'Aurora, en Ontario, a souligné Mme Kroes dans une lettre adressée à Karl-Theodor zu Guttenberg, ministre allemand de l'Économie.