Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) affirme qu'il pourrait ne pas s'opposer à la fermeture d'une usine de Ford située dans le sud-ouest de l'Ontario si le constructeur automobile s'engageait à créer des emplois ailleurs au Canada.

Au cours d'un entretien accordé vendredi, le président des TCA, Ken Lewenza, a affirmé que le plus important pour son syndicat était les emplois. Ford a indiqué qu'elle n'avait pas l'intention de poursuivre la construction de véhicules dans son usine de St. Thomas après 2011. Et selon M. Lewenza, l'avenir de cette usine, située au sud de London, est devenu une importante pierre d'achoppement à la conclusion d'une entente.

M. Lewenza a indiqué que le principal but de son syndicat était de maintenir la production d'automobiles à St. Thomas, mais il a ajouté que les TCÀ étaient prêts à envisager d'autres possibilités si jamais cela était impossible.

Le dirigeant syndical a ainsi proposé que Ford convertisse cet établissement en une usine d'assemblage de pièces.

«Est-il possible de convertir l'usine de St. Thomas en une usine de composantes, s'est-il demandé. Nous n'y fabriquons pas de transmissions, est-il possible de le faire? Est-il possible de fabriquer des composantes modulaires à l'usine de Ford à St. Thomas? Que peut-on faire d'autre pour utiliser l'espace et donner l'occasion aux travailleurs de travailler?»

Les TCÀ ont dit être prêts à aider Ford à réduire ses coûts de main-d'oeuvre pour qu'ils reculent au niveau de ceux de General Motors et de Chrysler. Ils exigent toutefois que le constructeur garantisse qu'il conservera intacte sa présence au Canada, soit l'équivalent d'entre 12 et 13 % de la production totale en Amérique du Nord.

À l'instar d'autres constructeurs automobiles, Ford a entrepris de rationaliser sa main-d'oeuvre au Canada et aux États-Unis et de fermer des usines afin de composer avec la baisse de la demande en Amérique du Nord.

Ken Lewenza a rappelé que Ford avait signé une lettre d'intention en 2008, lorsque la plus récente convention collective a été signée, dans laquelle le constructeur dit qu'il tentera de trouver un produit de rechange pour l'usine de St. Thomas, afin de remplacer la production des véhicules de plus en plus obsolètes qui y sont actuellement construits.

L'usine de St. Thomas, où travaillent quelque 1600 personnes, construit le Crown Victoria, de Ford, le Lincoln Town Car et le Grand Marquis, de Mercury. Il s'agit de véhicules de grand format pour lesquels la demande provient de marchés spécialisés. Le Crown Victoria, par exemple, est destiné à des ventes pour des parcs, comme ceux dont disposent les services de police ou les entreprises de taxis.

Les TCÀ estiment que Ford n'a pas honoré la lettre d'intention.

«S'ils (les dirigeants de Ford) nous disaient: «Ecoutez, nous avons mené une étude, voici ce qu'il en coûterait, voici les produits que nous envisageons proposer, et voici où ils seront construits', et qu'ils nous donnaient des informations, cela nous prouverait qu'ils ont fait des vérifications au préalable», a fait valoir M. Lewenza.

Mais selon le président des TCA, Ford ne s'en est pas donné la peine.