Le syndicat des travailleurs canadiens du géant de l'automobile Ford affirme que les discussions sur l'avenir de l'usine de St. Thomas, dans le sud de l'Ontario, sont au point mort.

«Nous croyons fermement que leur engagement envers le Canada n'est pas là, et c'est ce qui a provoqué l'impasse», a déclaré mercredi Bob Chernecki, adjoint au président des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Ken Lewenza.

Plus tôt en journée, Mike Vince, président du comité de négociations des TCA, avait indiqué que les deux parties «n'ont pas d'entretiens officiels en ce moment», et que le syndicat était «prêt à retourner à la table aussitôt que la compagnie le sera».

Des responsables du syndicat ont par la suite précisé que les deux parties poursuivaient leurs négociations au sujet des mesures de réduction des coûts du constructeur, qui n'a pas pris part à l'opération de sauvetage de plusieurs milliards de dollars menée par les gouvernements américain et canadien, ayant empêché ses rivaux General Motors et Chrysler de s'effondrer.

Néanmoins, le syndicat a affirmé que Ford devrait s'engager à maintenir son niveau actuel de production au Canada en échange de concessions similaires à celles consenties par les TCA à GM et Chrysler.

Ford exploite des usines de montage à Oakville et St. Thomas, dans le sud de l'Ontario, entre autres installations. A l'instar des autres constructeurs, la compagnie a réduit sa main-d'oeuvre au Canada et aux Etats-Unis, et elle a fermé certaines activités pour faire face à l'évolution de la demande sur le marché nord-américain.

L'avenir de l'usine de St. Thomas est particulièrement problématique, et les négociations ont peu progressé à ce chapitre, a précisé M. Chernecki.

La porte-parole de Ford, Lauren More, n'a pas voulu commenter quant aux détails des négociations, mais a réitéré que le constructeur n'entendait pas produire de véhicules à St. Thomas après 2011.

Ford a demandé aux TCA de renégocier leur présente convention collective, en vigueur jusqu'en 2011, après que le syndicat eut accordé d'importantes concessions à GM et Chrysler.

Ford a été le seul des trois constructeurs de Detroit à avoir survécu à la crise économique sans l'aide de qui que ce soit - ce qui lui a d'ailleurs valu d'accroître sa part de marché. Le président et chef de la direction de Ford du Canada, David Mondragon, a cependant indiqué que l'entreprise avait besoin d'un contrat de travail semblable à ceux signés par GM et Chrysler afin qu'elle puisse demeurer concurrentielle tant au Canada qu'aux Etats-Unis.