Plusieurs journaux canadiens ont salué vendredi le succès de Magna dans sa bataille pour la reprise d'Opel, tout en soulignant que l'équipementier canadien était désormais confronté à un défi difficile.

En fait, en briguant le contrôle du constructeur allemand, Magna luttait pour sa survie, estiment des commentateurs de la presse anglophone, expliquant que la crise actuelle avait exacerbé la compétition entre producteurs de pièces pour automobiles. «Tu grandis ou tu meurs», titre ainsi The Globe and Mail, citant une phrase prononcée par le patron de Magna Frank Stronach, à son retour d'Allemagne jeudi.

«Au fond, il s'agit de survie», écrit de son côté The National Post. La prise de contrôle d'Opel «est importante pour préserver l'avenir de Magna comme producteur de pièces».

Si Fiat avait réussi avec son offre pour Opel, «il aurait remplacé Magna avec ses propres fournisseurs de pièces», souligne le journal.

Pour The Globe and Mail, Stronach, qui a célébré dimanche dernier son 77e anniversaire, «cherchera à appliquer ses méthodes au niveau le plus complexe et le plus exigeant de l'industrie automobile, en faisant faire à sa société un grand bond en avant pour devenir un constructeur complet».

Ces méthodes, qui ont assuré la croissance et le succès de Magna dans le passé, sont relativement simples, poursuit le journal : «Partager les profits avec les employés, leur offrir une part de propriété dans la société, écouter leurs suggestions pour améliorer celle-ci et leur offrir un système confidentiel pour exprimer leurs doléances et identifier des mauvaises pratiques».

«Nous espérons qu'ils (les employés) non seulement travailleront, mais y mettront aussi leur coeur», a dit M. Stronach cité par The Globe and Mail.

La Presse de Montréal, qui titre sur «Le grand pari de Frank Stronach», choisit pour sa part de citer une autre phrase du patron de Magna, antérieure à l'annonce de l'accord avec GM : «Même si nous avons fait la meilleure offre pour Opel, nous n'obtenons pas de cadeau avec cette acquisition».