Un vieux routier de la fraude d'odomètres a été condamné à deux ans moins un jour de prison, mardi dernier, au palais de justice de Montréal.

Azizollah Motahedeh, alias Jack Motada, s'est finalement reconnu coupable de fraude et d'utilisation de faux documents, dans trois dossiers différents.

En novembre 2006, la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) avait déposé contre lui 15 chefs d'accusation pour altération d'odomètre et falsification. Alors que ce dossier suivait son cours devant les tribunaux, Motahedeh a continué de rouler des acheteurs de véhicule d'occasion.

Après avoir reçu de nouvelles plaintes, la GRC a donc porté 23 autres chefs d'accusation, et arrêté l'homme de 54 ans. «La Couronne s'est opposée à sa remise en liberté parce qu'il y avait une cause pendante et qu'il continuait de commettre des infractions», a expliqué la procureure Maude Payette.

Depuis la mi-mars, Motahedeh est demeuré en détention préventive. Comme cette période de cinq mois compte en double, Motahedeh pourrait maintenant obtenir rapidement une libération conditionnelle.

Au printemps dernier, la GRC avait aussi saisi huit véhicules (Subaru, Volvo, Toyota, entre autres) dont l'odomètre avait été reculé de 170 000 kilomètres en moyenne, ainsi qu'une somme de 19 140$, lors d'une perquisition au domicile du fraudeur. «La cour a ordonné que les véhicules saisis (et la somme) soient confisqués au profit du Directeur des poursuites criminelles et pénales», a dit Me Payette.

Motahedeh n'en est pas à sa première récidive. Dans les années 90, il avait déjà été reconnu coupable de fraude d'odomètre. Son stratagème est toujours le même. Il affiche un véhicule avec un bas kilométrage. Les acheteurs pensent qu'il s'agit d'une aubaine intéressante. Ils donnent un dépôt ou achètent immédiatement. Puis, les acheteurs découvrent qu'ils ont été bernés lorsqu'ils vont au garage pour l'entretien ou lorsque le véhicule tombe en panne.

Au fil des ans, au moins une quarantaine de victimes ont tenté, en vain, de récupérer leurs billes en poursuivant Motahedeh aux petites créances, comme l'a dévoilé La Presse dans le dossier Quand l'odomètre ne tourne pas rond, publié en mai 2007.

Reconnu coupable, Motahedeh refuse toujours de payer. Impossible de le faire saisir, car son quadruplex, qui vaut plus d'un demi-million, appartient à sa conjointe.