La direction de Michelin a confirmé mercredi la suppression de 1093 postes sur trois ans «sans licenciements» et avec des propositions de reclassements internes. Le fabricant de pneumatiques français va en plus proposer un plan de «départs volontaires, sur la base du libre choix», étalé sur la même période et destiné essentiellement aux salariés proches de la retraite.

Ce plan de départs volontaires pourrait «intéresser» environ 1800 personnes «entre 58 et 60 ans», et libérer des postes pour reclasser une partie des personnels concernés par les suppressions d'emplois, a précisé la direction jointe par l'Associated Press. Une réunion extraordinaire du comité central d'entreprise est prévue le 24 juin au siège du groupe à Clermont-Ferrand, siège de l'entreprise, dans le centre-sud de la France.

«C'est évidemment une nouvelle qui nous préoccupe beaucoup», a réagi le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez, après l'annonce des suppressions de postes. «Michelin met tout sur la table pour que ça se passe le mieux possible», a-t-il ajouté, alors que la direction assure qu'il n'y aura «aucun licenciement». «On va travailler avec eux pour être tout de suite sur le pont et éviter que qui que ce soit ne reste au bord de la route», a précisé M. Wauquiez.

«Les mesures que nous annonçons aujourd'hui visent à nous projeter en sortie de crise, d'une manière à affronter la concurrence et de pouvoir continuer sur une base solide, pérenne, industrielle en France», a déclaré de son côté Philippe Verneuil, directeur général de Michelin-Europe, à l'antenne de la radio RTL. «L'ambition que nous avons, c'est de conduire ces opérations sans aucun licenciement», a-t-il répété.

Concernant les 1093 suppressions de postes en France, les salariés concernés «bénéficieront pour 495 d'entre eux, de mesures d'âge spécifiques, et pour 598 d'une mobilité facilitée à l'intérieur du groupe», avec propositions de deux postes de reclassement a précisé la direction dans un communiqué. Les sites de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), Tours (Indre-et-Loire) et Cholet (Maine-et-Loire) vont faire l'objet d'une réorganisation, tandis que celui de Seclin (Nord) va être fermé.

Dans son communiqué, le groupe annonce «un projet d'investissement de plus de 100 millions d'euros (157,2 millions $ CAN)», dans son centre de recherche et développement de Clermont-Ferrand. «Ce projet a pour but d'accélérer la mise sur le marché de nouveaux pneumatiques et de services et de permettre le développement de procédés de fabrication plus innovants», précise la direction.

Michelin entend également faire de l'usine de Montceau-les-Mines «un pôle performant pour les pneus «génie civil» et un des deux plus grands centres de mélange de gommes d'Europe».

A cet effet, l'entreprise va investir dans ce site 50 millions d'euros (78,6 millions $ CAN). Sur le site de Tours, appelé à devenir «une référence pour les pneus poids lourds technologiques», l'atelier de mélange de gommes va être fermé et transféré vers Montceau et Cholet. Ce dernier verra par ailleurs sa production de pneus de camionnettes et 4X4 renforcée «grâce au transfert de production de pneus camionnettes en provenance d'une usine européenne du groupe», précise le communiqué.

Enfin, la production de l'usine de Seclin va être transférée sur le site de Gravanches, à proximité de Clermont-Ferrand.