L'intégration de l'industrie automobile nord-américaine se traduira par une période sombre pour les fabricants canadiens de pièces pendant la restructuration de General Motors, mais les fournisseurs croient que les entreprises qui résisteront à court terme auront d'intéressantes occasions de croissance à plus long terme.

Les fabricants canadiens de pièces ont vu leur volume de production chuter par environ 40 pour cent au cours de la dernière année, ce qui a entraîné des fermetures d'usine, des licenciements et, dans certains cas, des liquidations d'actifs.

Malgré des signes de reprise au chapitre des ventes de véhicules, l'annonce par GM, lundi, de la fermeture de 14 de ses usines d'ici 2012, combinée à sa décision de cesser les opérations dans 13 autres usines pendant neuf semaines cet été et à celle de Chrysler de fermer toutes ses usines pendant sa restructuration, signifie que la situation des fournisseurs se détériorera encore avant de s'améliorer.

Carlos Gomez, un économiste à la Banque Scotia et analyste spécialisé dans le secteur automobile, a noté que le nombre d'emplois chez les fournisseurs canadiens était passé de 100 000 à environ 75 000 en 2008. Selon M. Gomez, quelque 15 000 autres emplois disparaîtront avant la fin des restructurations de GM et de Chrysler et la reprise des ventes.

Toutefois, selon David Tyerman, un analyste dans le domaine des pièces d'autos chez Genuity Capital Markets, même si certaines entreprises doivent encore s'ajuster à une réduction de leurs volumes, elles ne seront probablement pas frappées par une diminution plus prononcée des niveaux de production.

«Il est vrai que la situation actuelle chez GM est difficile, et les fournisseurs sont affectés. Mais il s'agit d'un cycle, et les cycles sont sujets aux changements», a rappelé M. Tyerman.

Rob Wildeboer, président exécutif de Martinrea International, a confié que sa société avait déjà effectué les modifications nécessaires pour faire face au repli économique, incluant une réduction de sa main-d'oeuvre, laquelle est passée de 7000 ouvriers l'automne dernier à 4400 aujourd'hui.

«Nous nous sommes ajustés très rapidement en décembre et en janvier», a déclaré M. Wildeboer, lors d'un entretien. «Nous avons dû faire beaucoup de peaufinage et de coupes. Nous nous sommes adaptés à de nouveaux niveaux de production.»

M. Wildeboer prédit des volumes de production plus élevés en deuxième moitié de 2009, et il s'attend à ce que les grands fournisseurs de pièces bénéficient de nombreuses occasions de croissance.