Le président américain Barack Obama a affirmé lundi sa confiance dans la réussite rapide du plan élaboré pour sauver General Motors, qui passe par un dépôt de bilan et une prise de contrôle du constructeur automobile par l'État.

Devant les critiques auxquelles il s'expose, M. Obama a défendu cette intervention extraordinaire de l'État dans les affaires d'un symbole du capitalisme et affirmé que l'objectif était que l'État se désengage «rapidement». Il a aussi prévenu que ce plan aurait un coût pour l'emploi.

«J'ai confiance: les mesures que j'annonce aujourd'hui marqueront la fin de l'ancienne GM et le début d'une nouvelle GM, qui saura produire les voitures de demain, des voitures de grande qualité, des voitures sûres et économes en carburant, qui mènera l'Amérique à l'indépendance énergétique et qui redeviendra un symbole de la réussite de l'Amérique», a-t-il dit à la Maison Blanche.

General Motors a déposé son bilan lundi. Aux termes d'un plan de restructuration élaboré entre la direction du constructeur, les syndicats, les actionnaires et l'administration, l'État prendra environ 60% du numéro un américain de l'automobile et apportera 30 milliards d'aide supplémentaire en plus des 20 milliards déjà consentis.

Il s'agit d'un «plan viable et réaliste qui donnera à cette entreprise américaine emblématique la chance de se redresser», a dit M. Obama.

M. Obama a justifié l'intervention de l'État en déclarant que l'effondrement de GM, mais aussi de Chrysler, autre constructeur ayant déposé son bilan et bénéficiaire de l'aide gouvernementale, «aurait eu un effet dévastateur pour d'innombrables Américains et aurait causé des dégâts énormes à notre économie, au-delà de l'industrie automobile».

«Nous nous comportons donc en actionnaires à contre-coeur, parce que c'est la seule manière d'aider GM. Ce que nous ne ferons pas, ce qui ne nous intéresse pas, c'est de gérer GM», a-t-il dit, soulignant qu'il y aurait une direction pour cela et que le gouvernement «se restreindra dans l'exercice de ses droits d'actionnaire aux décisions d'entreprise les plus fondamentales».

«En résumé, notre objectif, c'est de remettre GM sur pied, de nous tenir à l'écart et de nous désengager rapidement», a-t-il dit.

La rapidité «extraordinaire» avec laquelle Chrysler s'apprête à sortir du régime des faillites «renforce ma confiance dans la faculté de GM de sortir rapidement, plus forte et plus compétitive, de cette phase de dépôt de bilan», a-t-il dit.

Un juge chargé du sort de Chrysler, qui a déposé son bilan fin avril, a ouvert la voie dimanche à une sortie du régime des faillites du constructeur. Il a approuvé le plan de restructuration présenté par le constructeur et soutenu par le gouvernement. Ce jugement crée les conditions favorables à l'émergence d'un «nouveau» Chrysler, aux mains d'un consortium détenu à 20% par Fiat (qui a une option pour monter jusqu'à 35%), à 68% par un fonds géré par le syndicat automobile UAW et à 12% par les gouvernements américain et canadien.

«Ce que signifie la concrétisation de cette alliance, c'est que des dizaines de milliers d'emplois qui auraient pu disparaître si Chrysler avait été liquidée vont être sauvés», a dit M. Obama.

Mais, en ce qui concerne GM, «nous avons des jours difficiles devant nous. D'autres emplois vont disparaître. D'autres usines vont fermer. D'autres concessionnaires et de nombreux sous-traitants vont fermer leurs portes», a-t-il mis en garde.