Les deux principaux prétendants à la reprise du constructeur automobile Opel, Fiat et Magna, ont multiplié mardi les opérations de séduction pour remporter la marque allemande dont le sort pourrait être scellé mercredi.

Les deux principaux prétendants à la reprise du constructeur automobile Opel, Fiat et Magna, ont multiplié mardi les opérations de séduction pour remporter la marque allemande dont le sort pourrait être scellé mercredi. Le patron du constructeur italien, Sergio Marchionne, qui était lundi aux États-Unis, est venu directement à Berlin pour discuter pendant une heure en milieu de journée avec la chancelière Angela Merkel et son ministre de l'Économie, Karl-Theodor zu Guttenberg.

Il a ensuite rencontré Frank-Walter Steinmeier, vice-chancelier et rival social-démocrate de Mme Merkel pour les élections législatives de septembre.

Le vice-président de Fiat et représentant de la famille Agnelli, John Elkann était lui aussi en Allemagne et a rencontré séparément M. zu Guttenberg après la réunion à la chancellerie.

«Il n'y a pas de favori prévisible. Nous discutons toujours avec tous (les candidats)», a affirmé mardi, M. zu Guttenberg.

Fiat fait pourtant figure d'outsider derrière l'équipementier canadien Magna, associé  à des capitaux russes, pour lequel Berlin a affiché sa préférence. L'américain General Motors, à qui appartient Opel, inclinerait dans le même sens.

Le troisième prétendant, le holding RHJ International, proche du fonds américain Ripplewood, semblait hors course.

Une entreprise chinoise aurait également fait part de son «intérêt pour Opel», selon le ministre, qui a qualifié de «pas entièrement fausses» des informations de presse désignant Beijing Automotive Industry Holding (BAIC).

Dans son numéro de mercredi, Die Welt affirme, en citant des sources financières, que BAIC aurait déposé «une offre» formelle la semaine dernière, sans toutefois préciser si cette démarché a été faite avant la date limite fixée par le gouvernement.

Selon Die Welt, BAIC, conseillé dans cette offre par Deutsche Bank et Daimler, offrirait la garantie de ne pas supprimer d'emplois pendant deux ans.

Dans le même temps, s'est tenue à Rüsselsheim, siège d'Opel, une réunion avec les représentants des salariés.

«Magna et RHJ International ont présenté leurs offres, mais sans donner pour l'instant le détail par usine de leur plan. Fiat n'est pas venu», a indiqué à l'AFP Rainer Einenkel, chef du comité d'entreprise de l'usine de Bochum (Ouest).

«Il y aura encore des discussions dans les prochains jours», a-t-il ajouté.

Alors que les syndicats, inquiets des risques de surcapacités en cas de rachat par Fiat, favorisent l'offre de Magna, M. Einenkel veut encore négocier l'avenir de son usine, qui était la plus touchée par les suppressions de postes envisagées par Magna.

Au total, Magna a jusqu'à présent annoncé 10 000 suppressions de postes en cas de reprise d'Opel. Un chiffre équivalent à celui de Fiat.

Lundi, le gouvernement allemand avait annoncé vouloir prendre une décision sur l'avenir d'Opel d'ici «le milieu de la semaine».

Une réunion au plus haut niveau devait se tenir mercredi à la chancellerie à partir de 19h, avec les représentants du gouvernement allemand et des États régionaux concernés par les usines Opel ; devaient aussi être présents un membre du directoire de GM et le patron de GM Europe, Carl-Peter Forster, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

Le patron de Fiat, M. Marchionne, a prévu revoir Mme Merkel mercredi et pourrait se rendre à la réunion du soir, selon un porte-parole du constructeur.

Une décision est attendue tard dans la nuit de mercredi à jeudi sur l'identité du repreneur, qui devrait alors déposer une offre contraignante sur Opel.

 «J'attends des négociations difficiles. Mais je m'attends aussi à ce que nous trouvions des partenaires constructifs aux États-Unis et nous puissions arriver à un accord», a déclaré Roland Koch, chef du gouvernement du Land de Hesse (Ouest) au Financial Times Deutschland.

Berlin cherche à boucler le dossier avant une éventuelle faillite de GM qui pourrait survenir dès jeudi. GM prendra seul la décision définitive, mais la reprise d'Opel, qui emploie 25 000 personnes en Allemagne, dépend aussi des garanties publiques que le gouvernement est prêt à offrir au repreneur.