Accepter ou pas l'offre de GM (gm) ? Les centaines de concessionnaires qui ont reçu un avis de non-renouvellement de leur franchise au Canada avaient jusqu'à hier soir pour prendre une décision déchirante.

Le constructeur en difficulté a annoncé la semaine dernière son intention de fermer environ 300 succursales au pays - 42% de son réseau - pour réduire ses frais d'exploitation. Les marchands visés ont tous été avisés par courrier de l'expiration de leur contrat en octobre 2010, ce à quoi ils pouvaient s'opposer jusqu'à 17h hier.

Le copropriétaire de Laurier Pontiac Buick GMC de Québec, Alexandre Saillant, jonglait toujours avec divers scénarios quand La Presse Affaires l'a joint en milieu d'après-midi.

D'une part, M. Saillant s'indignait contre l'offre de compensation «absolument» insuffisante faite par General Motors pour fermer son concessionnaire. Mais il redoutait aussi de perdre très gros si jamais GM Canada devait se placer à l'abri de ses créanciers, ce qui apparaît de plus en plus probable.

«Notre stratégie a changé ces derniers jours, et s'oriente plus comme quoi GM va se placer sous la protection de la loi des faillites», a-t-il confié.

GM Canada espère qu'un maximum de concessionnaires accepteront de fermer leurs portes sans opposition. La quantité de refus sera déterminante pour l'avenir de l'entreprise au pays, a affirmé Sandra-Perron, porte-parole du constructeur.

«La décision de nos concessionnaires va nous permettre de nous positionner face à la décision qu'on doit prendre, en ce qui concerne la restructuration sous les tribunaux», a dit Mme Perron en entrevue téléphonique.

Ultimatum

GM Canada est elle-même soumise à une échéance serrée. La société a jusqu'à dimanche soir pour présenter son plan de restructuration aux gouvernements du Canada et de l'Ontario, en échange d'une aide financière de plus de 3 milliards.

L'entreprise s'est engagée à réduire fortement ses coûts d'exploitation au pays. La disparition souhaitée de 42% des concessionnaires canadiens constitue l'une des principales mesures d'austérité, avec la fermeture de certaines usines et une réduction du salaire horaire des travailleurs de la production.

Sandra Perron a refusé de dire ce qu'il adviendra des concessionnaires qui refusent de fermer leurs portes en échange d'une compensation.

«Je ne peux pas vous dire ce qui va arriver s'ils ne signent pas, mais nous, c'est sûr qu'on doit soumettre notre plan de restructuration aux gouvernements d'ici lundi», a-t-elle dit.

GM refuse par ailleurs de divulguer combien de ses 148 points de vente fermeront au Québec. Le chiffre de 70 - que l'entreprise ne veut pas confirmer - circule depuis la semaine dernière.

GM est confrontée à un véritable effondrement de ses ventes, qui ont reculé de 34% depuis le début de l'année au Canada.