Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) est parvenu avec General Motors Canada à un important accord de principe de réduction des coûts, condition indispensable pour que le constructeur bénéficie d'une aide canadienne pour se restructurer.

Le président des TCA Ken Lewenza a annoncé l'accord, fruit de négociations ardues, au cours d'une conférence de presse vendredi, indiquant que le syndicat avait consenti des sacrifices mais avait réussi à «préserver ses salaires et ses pensions de retraite».

«C'est un jour historique», a déclaré M. Lewenza en soulignant que le syndicat était soumis à de très fortes pressions pour faire des concessions et essayer d'assurer la survie des usines canadiennes de GM.

L'accord, qui doit être soumis au vote des membres du syndicat dans les prochains jours, est intervenu au lendemain d'une entente similaire entre GM et le syndicat américain de l'automobile UAW.

Le gouvernement canadien et celui de la province d'Ontario avaient conditionné une éventuelle aide publique initiale de 3 milliards de dollars canadiens (2,5 mds USD) à la conclusion d'un accord visant à ramener les coûts salariaux chez GM au niveau de celui des constructeurs japonais au Canada.

M. Lewenza n'est pas entré dans les détails de l'accord, précisant toutefois qu'il devrait apporter des économies de l'ordre de 15 à 16 dollars sur le coût horaire du travail.

Les TCA et GM avaient déjà conclu en mars un accord qui prévoyait une réduction de 7 dollars de l'heure, mais les autorités canadiennes avaient estimé qu'il n'allait pas assez loin.

Les gouvernements des Etats-Unis et du Canada ont donné à GM jusqu'au 1er juin pour leur présenter une version améliorée de son plan de restructuration après avoir recalé une première mouture.

L'accord avec les syndicats constituait une des conditions essentielles pour éviter un dépôt de bilan de GM, dont la menace n'est toutefois pas complètement écartée.

GM Canada a exprimé «sa gratitude» aux dirigeants des TCA, notant dans un communiqué que l'accord permet de franchir une «étape critique pour assurer l'avenir de GM au Canada».

Le Premier ministre Stephen Harper a salué l'accord tout en disant n'avoir pas pris connaissance des détails.

«J'espère que tout le monde, et en l'occurence le syndicat, a pris les difficiles décisions nécessaires pour assurer que l'on puisse créer une compagnie viable», a-t-il dit au cours d'un point de presse dans la province d'Alberta (ouest).

Il a rappelé que le Canada s'était engagé à contribuer à hauteur de 20% à l'aide publique des Etat-Unis et du Canada pour aider à la restructuration de GM et de Chrysler. Ce pourcentage correspond à la part du Canada dans la production automobile nord-américaine.

«Nous ne sommes pas tout à fait au règlement final, mais nous nous en approchons rapidement», a ajouté M. Harper. Il a reconnu que le coût de l'opération serait élevé, mais l'alternative aurait été la disparition des opérations canadiennes de GM, élément important de l'économie de la province d'Ontario, la plus peuplée du Canada, a-t-il fait valoir.

GM emploie quelque 12 000 personnes au Canada dont 10.000 sont syndiqués.

Ottawa avait fixé le 15 mai comme date limite pour l'accord entre GM et les TCA, mais les négociations se sont poursuivies jusqu'à jeudi soir.

La filiale General Motors du Canada a durci fin avril son plan de restructuration et compte maintenant ramener son effectif au Canada à 4.400 en 2014.