Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) a rendu les gouvernements canadien et américain responsables du blocage des négociations salariales avec General Motors (GM), les accusant de manquer d'expérience et de faire des demandes choquantes.

Le gouvernement canadien et celui de la province d'Ontario avaient donné jusqu'à minuit vendredi au constructeur automobile au bord de la faillite pour parvenir à un accord sur une nouvelle convention collective avec les TCA, au risque d'être privé d'une aide publique de 3 milliards de dollars canadiens.

Mais le délai a expiré sans qu'une entente ait été trouvée et les négociations se poursuivent dans un grand hôtel de Toronto.

«Nous sommes toujours dans des négociations incroyablement intenses, pas seulement avec GM», a indiqué le puissant syndicat dans une lettre envoyée à ses 10 000 membres employés de GM Canada (sur 12 000 employés du constructeur au Canada).

D'un côté, écrit l'équipe de négociation des TCA, il y a les responsables d'Ottawa et de la province d'Ontario qui «continuent d'intervenir dans le processus, en faisant de nouvelles demandes tout le temps» mais dont le «manque d'expérience dans les relations de travail» et «les menaces répétées» de «débrancher» GM Canada ont rendu ce processus «difficile au plus haut point».

De l'autre, le gouvernement américain qui, bien que présent «en coulisses» est «tout aussi puissant» et veut faire en sorte que les règles en vigueur aux États-Unis soient également appliquées au Canada.

«Certaines des nouvelles demandes reçues par les TCA au cours de ces négociations proviennent clairement du sud de la frontière», affirment les TCA, syndicat cousin des UAW (United Auto Workers), déplorant une «philosophie absolument choquante» qui «ignore les situations très différentes» au Canada, par rapport aux États-Unis.

Selon les TCA, les réductions demandées dans les régimes de retraites des employés canadiens de GM sont inacceptables et, si elles étaient consenties, «menaceraient» tous les régimes de retraite du Canada.

Le syndicat souligne toutefois qu'une liquidation de GM au Canada serait «une catastrophe économique et sociale» et assure qu'il «fera de son mieux» pour que cela ne se produise pas.

Les TCA et GM avaient déjà conclu en mars un accord qui prévoyait une réduction salariale de 7 dollars de l'heure, mais les autorités canadiennes ont estimé qu'il n'allait pas assez loin.

Ottawa et Toronto réclament des syndiqués de GM les mêmes concessions que celles consenties par les employés canadiens de Chrysler, soit des réductions équivalentes à 19 dollars de l'heure. Cela permettrait de ramener les coûts au même niveau que ceux du constructeur japonais Toyota en Ontario.

Un accord entre les TCA et GM ouvrirait la voie à la remise aux autorités canadiennes d'un nouveau plan de restructuration d'ici la date butoir du 1er juin, et donc à une aide publique.