L'équipementier canadien Magna International (T.MG.A) a annoncé mercredi des pertes plus importantes que prévu pour le premier trimestre et décidé de suspendre ses dividendes afin de préserver ses liquidités pour traverser la crise qui frappe le secteur automobile.

Magna a néanmoins indiqué dans un communiqué qu'il continuait d'examiner sa participation à un éventuel rachat du constructeur automobile allemand Opel, filiale de l'américain en détresse General Motors, et qu'il n'écartait pas non plus le rachat d'autres équipementiers en difficulté.

Magna, qui compte 70 000 employés dans 25 pays, a subi une perte nette de 200 millions de dollars américains au premier trimestre, alors qu'il avait enregistré un bénéfice net de 207 millions de dollars à la même période il y a un an.

Par action, la perte est ressortie à 1,79 dollar, alors que le marché tablait plutôt sur une perte de 1,59 dollar. Il y a un an, Magna avait enregistré un bénéfice par action de 1,78 dollar.

Sur les trois derniers trimestres, le groupe a enregistré des pertes totalisant 563 millions de dollars.

Le chiffre d'affaires a chuté de 46% lors des trois premiers mois de l'année, à près de 3,6 milliards de dollars, contre 6,6 milliards de dollars au premier trimestre 2009, en raison de la crise que traversent General Motors (GM), son principal client, et Chrysler, son quatrième en importance.

Magna s'est dit «pour l'instant incapable d'évaluer entièrement» les conséquences des problèmes de GM et Chrysler sur ses résultats et sa production, mais il a reconnu que leurs restructurations pourraient avoir un «impact négatif». Le groupe a précisé que GM avait compté pour 19% de ses ventes au premier trimestre, contre quelque 11% pour Chrysler.

«Nous sommes confrontés aux pires conditions dans l'industrie depuis des décennies, en particulier sur nos marchés les plus importants», a dit le vice-président et directeur des finances, Vincent Galifi.

«Ces conditions continuent d'avoir un impact négatif sur nos résultats financiers et notre autofinancement. Nous croyons qu'il est prudent en ce moment de conserver nos liquidités et de maintenir une position financière solide», a-t-il ajouté.

Magna précise qu'au premier trimestre la production de véhicules a chuté de 50% sur un an en Amérique du Nord et de 40% en Europe.

La valeur des équipements de Magna dans les véhicules assemblés en Amérique du Nord s'est accrue de 4% sur un an, mais a fléchi de 4% en Europe. Les ventes de véhicules que Magna assemble pour d'autres constructeurs a chuté de 63%, à 401 millions de dollars, contre un peu plus de 1 milliard de dollars il y a un an. En volumes, les ventes ont chuté de 72%, à environ 12.043 unités.

Le groupe a indiqué que ses liquidités avaient diminué de 1 milliard de dollars au premier trimestre, à 1,7 milliard, alors qu'il a remboursé 800 millions de dollars sur ses lignes de crédit. Magna a précisé qu'en conséquence, il dispose maintenant de 1,8 milliard de dollars sur ces lignes de crédit.

Par ailleurs, Magna «continue d'examiner» sa participation à un éventuel rachat du constructeur allemand Opel, filiale de GM, et s'attend à voir apparaître des «occasions» d'acquérir ou de reprendre d'autres équipementiers «dont la situation financière est plus mauvaise que la nôtre».