Un groupe de créanciers du constructeur automobile américain Chrysler (DCX.BA) a demandé mardi à un juge des faillites de garder leur identité secrète, par crainte de possibles «attaques publiques» ou de «menaces contre leur sécurité».

Dans une motion soumise au tribunal des faillites de New York, ce groupe, qui s'oppose au plan de restructuration annoncé la semaine dernière par Chrysler et l'administration Obama, a fait état de de pressions croissantes, augmentant «d'heure en heure». «Le président (Obama) a publiquement critiqué ces créanciers pour avoir l'audace de faire respecter leurs droits constitutionnels devant la justice, en les traitant de 'spéculateurs'«, se sont-ils plaint, à travers un avocat.

Cette motion devait être examinée dans la journée par la justice.

Le plan de restructuration judiciaire soumis par Chrysler avec l'appui du Trésor prévoit que les dettes garanties du constructeur soient réduites de 6,9 milliards de dollars à deux milliards de dollars.

Certains grands créanciers, notamment quatre grandes banques qui détiennent 70% de la dette du groupe, ont déjà souscrit à ce plan.

Mais il est refusé par des créanciers réfractaires, regroupant diverses institutions (fonds de pension, fonds d'investissements, fondations universitaires...) qui affirment fièrement n'avoir touché aucun argent public dans le cadre du plan de sauvetage du système financier.

Ces créanciers, qui s'estiment prioritaires pour récupérer une dette qui représente environ un milliard de dollars, reprochent à Chrysler et au gouvernement de privilégier indûment les intérêts d'autres parties prenantes, en particulier les syndicats, au mépris du droit.

Mais sans garantie de pouvoir rester anonymes, «plusieurs d'entre eux devront renoncer à leurs droits et accepter le plan illégal du gouvernement», a plaidé leur avocat.