Un groupe de créanciers de Chrysler a soulevé lundi des objections contre le plan de restructuration du constructeur automobile Chrysler, soumis à un juge des faillites, en dénonçant une intervention gouvernementale qui viole le droit de la propriété.

Cette offensive devant le tribunal des faillites du secteur sud de New York était attendue après l'échec de la renégociation de la dette du constructeur, due aux objections de ces mêmes créditeurs. Mais elle risque de compliquer la procédure «chirurgicale» souhaitée par le gouvernement pour sortir du dépôt de bilan en moins de 60 jours le numéro trois américain de l'automobile. Un groupe de 20 créanciers a soumis lundi au juge des faillites Arthur Gonzalez une motion visant à empêcher la vente d'actifs essentiels du constructeur à une nouvelle alliance structurée autour de l'italien Fiat.

Cette motion devrait être examinée mardi après-midi par le juge.

Le plan de restructuration judiciaire soumis par Chrysler avec l'appui du Trésor prévoit que les dettes garanties du constructeur soient réduites de 6,9 milliards de dollars à deux milliards.

Certains grands créanciers, notamment quatre grandes banques qui détiennent 70% de la dette du groupe, ont déjà souscrit à ce plan.

Le groupe de réfractaires regroupe diverses institutions (fonds de pension, fonds d'investissements syndicaux, fondations universitaires...) qui affirment n'avoir touché aucun argent public dans le cadre du plan de sauvetage du système financier.

Ces créanciers, qui s'estiment prioritaires pour récupérer leur mise, reprochent à Chrysler et au gouvernement de privilégier indûment les intérêts d'autres parties prenantes, en particulier les syndicats, au mépris du droit.

Ils estiment que Chrysler, qui selon le Wall Street Journal a accumulé 16,8 milliards de dollars de pertes en 2008, vaut 27 milliards de dollars.

D'après eux, «la Constitution stipule que, quels que soient les besoins du pays, la propriété privée ne doit pas être spoliée au nom du bien public sans compensation équitable».