Les gouvernements des États-Unis et du Canada ont annoncé jeudi avoir débloqué 10,5 milliards de dollars américains pour soutenir la restructuration sous contrôle judiciaire du constructeur automobile américain Chrysler.

Les gouvernements des États-Unis et du Canada ont annoncé jeudi avoir débloqué 10,5 milliards de dollars américains pour soutenir la restructuration sous contrôle judiciaire du constructeur automobile américain Chrysler.

«Les gouvernements du Canada et des États-Unis ont revu et approuvé les plans de restructuration de Chrysler LLC et de ses filiales, dont Chrysler Canada Inc», ont-ils indiqué dans cette déclaration conjointe de la Maison Blanche et du bureau du Premier ministre canadien, rendue publique à Ottawa et à Washington.

Les États-Unis sont prêts à allouer 8,08 milliards de dollars à Chrysler et le gouvernement canadien et celui de la province de l'Ontario 2,42 milliards de dollars, indique ce document.

Selon ce texte, Washington est «prêt à fournir environ 3,3 milliards de dollars» à Chrysler pour assurer son fonds de roulement pendant qu'il se restructure sous la protection de la justice.

Washington est également disposé à prêter environ 4,7 milliards de dollars au nouveau Chrysler qui sortira de cette restructuration, ajoute le texte.

Sur cette somme, 2,1 milliards seraient remboursables au bout de trente mois. Le reste le sera pour une moitié au bout de sept ans, et pour l'autre au bout de huit ans.

Le versement des intérêts se fera en numéraire et en titres, selon «une combinaison appropriée» non précisée. De plus, Chrysler va émettre pour 288 millions de dollars d'obligations au profit de l'Etat américain au titre de commmission pour l'octroi de ces prêts.

En contrepartie de ses prêts, Washington recevra une hypothèque prioritaire «sur tous les actifs de Chrysler», indiquent les deux capitales.

Leur déclaration précise que les gouvernement du Canada et de l'Ontario  «prêteront de l'argent à Chrysler et au nouveau Chrysler au côté du Trésor des États-Unis [...] selon une formule de trois pour un, correspondant à la géographie industrielle de Chrysler dont un quart des activités est situé au Canada pour trois quart aux États-Unis.

A l'issue de la restructuration, les États-Unis détiendront 8% des parts de Chrysler LLC, et le Canada et l'Ontario 2%, indiquent Washington et Ottawa. De plus, les États-Unis nommeront quatre administrateurs indépendants au nouveau conseil d'administration de Chrysler LLC, et le Canada en nommera un.

«Nous apprécions les relations d'étroite collaboration qui existent entre les gouvernements des États-Unis et du Canada en cette période de restructuration de l'industrie automobile. Ensemble, nous offrons un plan de financement qui donnera à Chrysler la possibilité de rester financièrement viable», a déclaré le président américain Barack Obama.

«Grâce à nos efforts conjoints, nous avons aujourd'hui l'assurance que Chrysler et l'industrie automobile seront plus solides, des deux côtés de la frontière», a dit pour sa part le Premier ministre canadien Stephen Harper.

Ils ont affirmé leur détermination «à continuer à collaborer étroitement alors que nous traçons la route d'une industrie automobile plus forte dans nos deux pays, à la fois à court terme, alors que nous déployons des efforts similaires pour le plan de restructuration de General Motors, et à long terme, alors que nous cherchons à assurer une industrie automobile concurrentielle et responsable sur le plan environnemental».