Tel que le réclamaient les autorités, le constructeur automobile Chrysler a obtenu la protection des tribunaux afin de se restructurer, pouvant ainsi éviter la faillite.

La Maison-Blanche a annoncé ce midi que l'entreprise aura recours au chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites pour une période qui pourrait durer jusqu'à 60 jours.

La protection judiciaire permettra à Chrysler de faire le ménage au sein de ses activités, au lieu de se faire démanteler par environ 45 créanciers à qui elle doit 6,9 milliards de dollars US.

C'est le président américain Barack Obama qui a confirmé le tout devant les médias peu après 12 h. Il a promis une procédure de dépôt de bilan rapide et contrôlée, et assuré que cette procédure n'était pas un «signe de faiblesse» mais un pas supplémentaire vers la viabilité pour le constructeur automobile.

M. Obama a également confirmé qu'une entente de partenariat avait été signée entre Chrysler et son concurrent italien Fiat. Partenariat qui a «de grandes chances de succès», selon le président.

Fiat prendra une participation initiale de 20% dans Chrysler, a déclaré jeudi un responsable de l'administration américaine. «Nous sommes parvenus à conclure une alliance avec Fiat, une alliance qui, croyons-nous, fera de Chrysler une compagnie beaucoup plus forte à l'avenir, assurera sa viabilité et la ramènera parmi les premières entreprises de ce secteur.»

Le Wall Street Journal rapportait cette semaine que dans le cadre du marché avec Fiat, le syndicat United Auto Workers raflerait une participation de 55% dans Chrysler. Les créanciers, notamment des banques, et les autorités américaines hériteraient des 10% restants.

Le recours à la loi sur les faillites était imminent car Chrysler avait jusqu'en fin de journée pour déposer un plan de relance.

Le Trésor américain espérait que les créanciers acceptent une révision à la baisse à 2,25 milliards de la dette du constructeur. Ils ont finalement dit non.

L'administration Obama a joué un rôle important dans la décision, ayant fait savoir qu'une restructuration avec la protection des tribunaux était la meilleure solution pour Chrysler.

Le 30 mars dernier, Barack Obama donnait 30 jours à Chrysler pour préparer sa restructuration et s'entendre avec Fiat, lui fournissant temporairement du capital afin de survivre. Washington laissait entendre qu'une fois ces objectifs atteints, il pouvait allonger 6 milliards de dollars US sous forme de prêts.

Ce plan de match avait été lancé après des consultations avec les gouvernements canadien et mexicain.

«Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas et nous ne laisserons pas disparaître notre industrie automobile. Ce secteur est comme aucun autre un emblème de l'esprit américain et un symbole, du passé comme de l'avenir, de la réussite de l'Amérique», déclarait le président Obama il y a un mois.

Il avait cependant averti qu'«il y a des emplois qui ne pourront être sauvés et des usines qui ne rouvriront pas» et que «des choix difficiles» devront être faits.

Le processus de restructuration qui s'en vient sera donc douloureux. Mais hier en conférence de presse, le président s'est dit plus confiant pour l'avenir de Chrysler qu'il y a un mois.

Avec Agence France-Presse