Le syndicat américain de l'automobile UAW raflerait 55% du capital du groupe issu d'une fusion entre Chrysler et l'italien Fiat, si l'accord conclu avec la direction du constructeur américain aboutit.

C'est ce qu'a rapporté le Wall Street Journal lundi soir.Aux termes de l'accord, que le quotidien américain des affaires a pu consulter, Fiat détiendrait «au final» 35% de l'ensemble tandis que les pouvoirs publics américains et les créanciers obtiendraient les 10% restant.

L'accord, annoncé dimanche, est actuellement soumis au vote des membres de l'UAW, qui ont jusqu'à mercredi pour l'accepter ou le rejeter, veille d'un ultimatum fixé par l'administration Obama à la direction de Chrysler pour lui présenter un plan viable de restructuration, sans quoi sera engagé un dépôt de bilan.

Il comprend des modifications à la convention collective, ainsi qu'à la structure d'avantages sociaux dont bénéficient les ouvriers.

Un accord avec l'UAW et un accord avec les créanciers de Chrysler sont des conditions sine qua non de la confirmation d'un partenariat avec Fiat, exigé par le gouvernement américain.

Selon le Wall Street Journal, l'accord prévoit une suspension des ajustements de salaires suivant l'inflation et que les heures supplémentaires ne seront plus qu'à partir de 40 heures par semaine. Le jour férié dont les ouvriers bénéficient pour Pâques sera supprimé en 2010 et 2011.

Le syndicat prendrait en charge l'assurance maladie des ouvriers à la retraite de Chrysler via un fonds, appelé VEBA, qui sera doté de 4,6 milliards de dollars US. Le constructeur y versera 300 millions en 2010 et 2011, et les versements pourront atteindre 823 millions entre 2019 et 2023, est-il précisé.

Ce fonds devrait disposer d'une part du capital de Chrysler suffisante pour qu'il soit représenté au conseil d'administration du groupe, détaille l'accord.

Un autre accord avait été trouvé dimanche avec les ouvriers canadiens du syndicat TCA, qui représente 240 millions par an d'économie.

Chrysler doit maintenant se mettre d'accord avec ses créanciers, auxquels le constructeur doit quelque 6,9 milliards de dollars: l'administration leur demande de ne toucher que 22% des sommes qui leur sont dues, en recevant en complément 5% du «nouveau» Chrysler.

La restructuration de la dette de l'autre constructeur automobile américain au bord de la faillite, General Motors [[|ticker sym='GM'|]], prévoit que le Trésor américain et le syndicat UAW devraient détenir ensemble 89% du capital de GM, dans un rapport non précisé. Les porteurs de titres obligataires auront 10% et les actionnaires actuels 1%.