Les employés syndiqués canadiens du géant Chrysler, qui lutte pour échapper à la faillite, ont entériné dimanche un plan de réduction salarial crucial, devant permettre des économies de 240 millions de dollars par année, a annoncé le Syndicat des travailleurs canadiens de l'automobile (TCA).

Cet accord ouvre la voie à la conclusion d'une alliance entre Chrysler, qui lutte pour échapper à la faillite, et le constructeur italien Fiat, ainsi qu'à une aide financière du gouvernement canadien, qui a donné au géant de Detroit jusqu'au 30 avril pour déposer un plan de restructuration amélioré.

Le constructeur automobile américain avait maintes fois expliqué qu'un plan de restructuration «viable» passait par un ajustement de la rémunération horaire de ses employés canadiens au niveau de Toyota Canada, soit une baisse de 19 dollars par heure.

Cet appel avait été relayé par le patron de Fiat, Sergio Marchionne, soulignant que sans de telles concessions, une alliance Fiat-Chrysler était inenvisageable.

Lors de votes organisés samedi et dimanche, les 8 000 employés canadiens du constructeur américain membres des TCA (sur les quelque 9 400 employés de Chrysler au Canada) ont entériné à 87% l'accord de principe conclu vendredi soir entre la direction de leur syndicat et celle de l'entreprise.

Ce large appui «montre que, même si les travailleurs ne sont pas responsables de la crise actuelle, nous avons tous intérêt à garder de bons emplois et à faire en sorte que l'automobile demeure au coeur de l'économie canadienne», a commenté dans un communiqué le président des TCA, Ken Lewenza.

«Nos membres comprennent mieux que quiconque les problèmes actuels de l'industrie automobile», a-t-il ajouté.

Prenant acte de l'accord conclu entre les TCA et Chrysler, le ministre canadien de l'Industrie, Tony Clement, avait qualifié vendredi cette entente d'«étape importante» dans la restructuration de l'entreprise, tout en soulignant néanmoins qu'«il reste encore du travail à faire».

«En plus de conclure une convention collective concurrentielle, nous nous attendons à ce que le plan révisé à long terme de la société comprenne une alliance avec Fiat, ainsi que le maintien de la part de production canadienne de Chrysler, des investissements et de la recherche-développement», avait déclaré M. Clement.

Les membres des TCA ont consenti la réduction demandée par leur employeur, mais en coupant dans une série d'avantages sociaux, et non dans les salaires directement.

Les employés canadiens de Chrysler devront notamment renoncer à leurs primes de Noël, aux rabais offerts lors de l'achat de véhicules neufs, à une partie de leur couverture sociale, ou encore aux programmes de remboursement des frais de scolarité universitaires.

Le résultat du vote a été salué par Al Iacobelli, vice-président de Chrysler et négociateur principal, soulignant dans un communiqué «l'époque sans précédent» que traverse l'industrie automobile.

Chrysler a déjà reçu d'Ottawa une avance de 1 milliard de dollars canadiens mais réclame encore trois milliards de dollars canadiens pour achever sa restructuration au Canada.