Le département américain au Trésor pousse le constructeur automobile Chrysler à préparer son dépôt de bilan, qui pourrait intervenir dès la semaine prochaine.

Et ce peu importe sur l'entreprise a conclu ou non un accord de reprise avec le groupe italien Fiat.Si Chrysler réussit à trouver un accord avec ses créanciers, il se mettra sous la protection de la loi sur les faillites (chapitre 11), selon le Wall Street Journal et le New York Times.

Cela permettrait alors au groupe Fiat de conclure un accord de reprise des opérations existantes, selon le WSJ. Fiat a déjà annoncé qu'il pourrait prendre au départ 20% de Chrysler puis monter à 35% et à terme à 51%.

Pour préparer le terrain, les pouvoirs publics américains ont déjà conclu un accord de principe avec le principal syndicat de l'automobile (UAW) en vertu duquel ils s'engagent à garantir les retraites et la couverture maladie des retraités de Chrysler en cas de mise en faillite, selon la presse.

Reste à savoir ce qu'obtiendraient les créanciers de Chrysler, que le Trésor américains s'efforce de convaincre d'effacer une grande partie des dettes du groupe automobile.

Selon le Wall Street Journal, le département au Trésor a proposé mercredi aux banques et autres créanciers d'accepter de ne toucher que 22% de leurs créances, en prenant en complément 5% de Chrysler une fois restructuré.

Faute d'un accord avec ses créanciers, Chrysler devra être mis en liquidation, ce qui pourrait entraîner sa vente par appartements à plusieurs repreneurs ou sa fermeture pure et simple, selon le WSJ qui cite des sources proches du dossier.

Le numéro trois américain de l'automobile, qui a vu ses ventes plonger avec la crise économique, s'est vu accorder par le Trésor jusqu'à la fin d'vril pour finaliser une alliance avec Fiat.

Sinon, le gouvernement ne lui versera pas les aides promises pour le renflouer, ce qui le mettrait en faillite.

Le président Obama a promis à Chrysler jusqu'à 6 milliards de dollars US d'aide supplémentaire, en plus des 4 milliards déjà accordés, si le groupe parvient à conclure un accord lui donnant une chance de survie.

Un dépôt de bilan de Chrysler illustrerait un nouveau déclin des «trois géants» automobiles de Détroit, General Motors [[|ticker sym='GM|]] et Ford [[|ticker sym='F'|]] luttant également pour rester à flot face à un effondrement des ventes inédit depuis des années.

Il toucherait aussi en vagues tous les sous-traitants et concessionnaires, dans un secteur sinistré qui a déjà perdu des milliers d'emplois.

De son côté Fiat, en se disant toujours décidé à finaliser l'accord avec Chrysler, a annoncé jeudi une lourde perte trimestrielle, la première depuis 2005. Le groupe italien a enregistré au premier trimestre une perte de 411 millions d'euros et abaissé sa prévision de bénéfice pour 2009.

Fiat a aussi démenti jeudi soir une information de presse annonçant qu'il voulait prendre une part majoritaire dans Opel, la filiale allemande de General Motors, et qu'une lettre d'intention pourrait être signée dès mardi.

«Nous n'avons pas de conversations directes avec Opel, a déclaré le PDG Sergio Marchionne. Si l'occasion apparaît, nous regarderons de près, mais je ne pense pas que nous en soyons là aujourd'hui.»