Le constructeur automobile General Motors (gm) ne compte pas rembourser un milliard de dollars dus à ses créanciers au 1er juin, espérant avoir restructuré sa dette d'ici là, selon des propos d'un de ses dirigeants rapportés mercredi par le Wall Street Journal.

GM va lancer une offre de conversion de sa dette en actions dans les prochains jours, pour réduire sa dette de 28 milliards de dollars, a indiqué son directeur financier Ray Young en marge d'un salon automobile à Detroit.

Le concurrent Ford, qui n'a pas été renfloué par l'État, a fait une opération similaire récemment et a annoncé début avril avoir ainsi réduit sa dette d'environ 10 milliards de dollars, à 15,9 milliards.

Selon le journal, M. Young a ajouté que «GM a besoin d'agir vite pour lancer l'offre à temps pour qu'elle puisse être bouclée d'ici le 1er juin».

L'échéance du 1er juin est aussi celle fixée par l'administration Obama à GM pour que le constructeur en difficulté muscle son plan de restructuration, dont une première version avait été retoquée fin mars. Le numéro un américain doit notamment finaliser deux accords-clés, avec ses créanciers et le syndicat de l'automobile, prévoyant une conversion de dettes en actions.

S'il boucle son plan à temps, GM recevra une rallonge publique pour l'aider dans sa restructuration. S'il échoue, GM n'aura plus d'autre choix que de faire appel à la loi sur les faillites (chapitre 11), pour tenter de se restructurer sous le contrôle de la justice.

M. Young a répété que GM était «déterminé à se restructurer et à se remettre sur pied rapidement», ce qui se fera «avec ou sans tribunal» des faillites. L'option d'un dépôt de bilan reste «probable», a-t-il ajouté.

Le groupe a actuellement le plein soutien du gouvernement fédéral, a-t-il encore dit, en soulignant que l'État voulait que le groupe soit «viable».

Interrogé sur l'avancée des discussions avec le syndicat automobile, M. Young a répété qu'elles sont pour l'heure en suspens car le syndicat doit finir de boucler des négociations similaires avec Chrysler, à qui Washington a donné un délai plus court (fin avril) pour boucler son plan de restructuration.

GM et Chrysler ont reçu ensemble 17,4 milliards de dollars de l'État fédéral depuis décembre. Mais mardi, Washington a décidé d'accorder 5 milliards supplémentaires à GM et 500 millions à Chrysler pour les aider à fonctionner jusqu'aux dates butoirs qui leur ont été fixées.