Le syndicat canadien de l'automobile a accusé lundi Chrysler et les autorités canadiennes d'utiliser la crise actuelle pour réclamer des concessions salariales excessives, à la reprise de négociations avec le constructeur américain.

«Ils essaient d'exploiter les travailleurs canadiens de l'automobile», a déclaré le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Ken Lewenza, juste avant la reprise des discussions entre le syndicat et la direction de Chrysler.

«Les travailleurs représentent environ 7% du coût d'un véhicule et les autorités canadiennes et l'employeur se sont ligués contre nous pour dire que c'est de nous que dépend un accord. C'est totalement irréaliste», a-t-il dit.

Chrysler, mais aussi le gouvernement fédéral canadien demandent aux travailleurs une réduction de la rémunération horaire de quelque 19 dollars canadiens (15 USD).

Il s'agit, selon le constructeur, de ramener ce coût, actuellement de 76 dollars canadiens l'heure chez Chrysler Canada au niveau de celui de Toyota Canada, qui est d'environ 57 dollars l'heure.

Le constructeur italien Fiat a réclamé cette baisse de la rémunération horaire pour conclure une alliance avec Chrysler, dont dépend la survie du constructeur américain.

Cette demande est soutenue par les autorités fédérales qui réclament aussi un accord salarial pour fournir des crédits relais au constructeur, en soulignant que Chrysler doit être compétitif avec le reste du marché.

Ottawa a fixé au 30 avril la date butoir pour la présentation par Chrysler d'un plan de restructuration amélioré.

M. Lewenza a également déploré que la direction de Chrysler ait tenté de passer par dessus la tête du syndicat en envoyant une lettre aux employés, demandant leur aide et les avertissant que faute de concessions importantes, Chrysler ne pourrait maintenir ses opérations au Canada.