Le géant malade de l'automobile GM (gm) a fait un point vendredi sur les avancées de son plan de restructuration, à l'occasion duquel il a répété tout faire pour éviter un dépôt de bilan et dit avoir besoin de 5 milliards de dollars supplémentaires d'aide publique rapidement.

Le PDG Fritz Henderson, ex-directeur financier de General Motors qui a pris les commandes depuis le limogeage de Rick Wagoner fin mars, a fait «un point d'étape» via une conférence téléphonique pour calmer les spéculations qui vont bon train depuis que la Maison blanche a recalé fin mars le plan de restructuration du groupe.

Depuis, l'ex-numéro un mondial de l'automobile est en sursis, ayant jusqu'au 1er juin pour présenter un plan remanié et finalisé, sans quoi il n'aura plus d'autre choix que de recourir à la loi sur les faillites, dite chapitre 11, qui prévoit un redressement sous contrôle judiciaire.

«Notre préférence va pour une restructuration en dehors d'un tribunal des faillites», a martelé le PDG, même si le groupe se prépare également «en détails» au scénario du chapitre 11, une option qui reste «plausible».

M. Henderson a dit «ne pas être assez fort» pour savoir si c'est la faillite qui prévaudra, mais qu'avant tout, la direction travaillait «en étroite collaboration» avec l'équipe fédérale chargée de superviser les plans de GM et Chrysler. Tous deux ont reçu ensemble 17,4 milliards de dollars de Washington, là où Ford n'a pas réclamé d'aide et se restructure sans être sous la supervision du gouvernement.

«Nous voulons nous assurer que le Trésor est à l'aise» avec le plan, pour que celui-ci soit accepté en juin, a-t-il expliqué.

Le PDG a en outre indiqué avoir identifié un besoin de financements d'environ 5 milliards de dollars supplémentaires «prochainement», mais qu'il était «prématuré» à ce stade de savoir si Washington «donnera son accord», après les 13,4 milliards déjà reçus.

En février, GM avait indiqué qu'il pourrait demander un soutien fédéral supplémentaire pour pouvoir se redresser, ayant évalué à environ 16 milliards de dollars d'ici 2011 les besoins potentiels.

Au-delà d'une demande d'argent public, Fritz Henderson a fait état d'avancées, martelant vouloir «aller plus loin et plus vite» que le précédent plan de restructuration.

Notamment, le constructeur planche sur des réductions de capacités supplémentaires, qui «devront aller plus loin» que celles annoncées dans le précédent plan. Elle seront assorties de suppressions d'emplois, que la direction n'a pas chiffrées.

Jusqu'à présent, GM avait prévu de ramener ses effectifs à 200 000 dans le monde, contre 244 000 à fin 2008.

La chaîne Fox Business News rapportait vendredi, en citant des sources proches du dossier, que GM allait supprimer 3400 postes la semaine prochaine.

M. Henderson a assuré que les discussions se poursuivaient avec le syndicat automobile UAW et les créanciers en vue de concessions.

Il attend des développements «dans les prochaines semaines» sur ces deux dossiers qui empoisonnent le groupe depuis des mois.

Notamment, «l'UAW négocie avec deux constructeurs en ce moment, dont l'un a eu un délai de 30 jours et l'autre de 60 jours» pour refondre leurs plans de restructuration, a-t-il expliqué, faisant référence à l'ultimatum plus bref fixé par Washington à Chrysler, qui doit donc boucler en premier ses négociations avec le syndicat.

Le patron de GM a en outre qualifié de «spéculations» les rumeurs sur une cession de GMC, l'une des quatre marques sur lesquelles se recentre le groupe,  avec Buick, Cadillac et Chevrolet.

Interrogé sur le sort des actifs ayant vocation à être cédés, il a indiqué avoir des acheteurs potentiels pour les 4x4 Hummer, la marque européenne Opel et un site de production à Strasbourg en France.