Devant la baisse de la consommation de pommes de terre au Québec, les producteurs préparent une nouvelle campagne publicitaire.

« C’est plate, pas de patate »

C’est avec ce nouveau slogan que les Producteurs de pommes de terre du Québec, déterminés à freiner la baisse de consommation de patates chez les Québécois depuis les dernières années, lanceront à l’automne une nouvelle campagne de publicité. S’acharnant depuis au moins 10 ans à tenter de convaincre les consommateurs de ramener l’aliment dans leur assiette, les producteurs admettent que le changement de perception prend du temps à se faire.

En 2012, on consommait annuellement au pays 27,25 kg de pommes de terre fraîches par habitant, alors qu’en 2017, les Canadiens en ont mangé 24,81 kg, selon les chiffres contenus dans un mémoire présenté en 2018 par les Producteurs de pommes de terre du Québec.

Pourtant, depuis 10 ans, les producteurs de pommes de terre ne lâchent pas le morceau. Les campagnes visant à montrer la patate sous son meilleur jour, notamment en la présentant comme un légume aux valeurs nutritives importantes, portent-elles vraiment leurs fruits ? « J’ai l’impression qu’on a ralenti la baisse de consommation », répond Clément Lalancette, directeur général des Producteurs de pommes de terre du Québec.

Place à la pomme de terre d’ici

Il se dit convaincu que les perceptions changent peu à peu. « Est-ce que ça se traduit par des ventes ? Ça, c’est plus difficile à savoir. » M. Lalancette souligne toutefois que les parts de marché des pommes de terre québécoises en épicerie ont augmenté. Il y a 12 ans, les patates d’ici représentaient 70 % des parts de marché chez les détaillants, alors qu’elles atteignent 85 % aujourd’hui. « Mais ça reste fragile », admet le directeur général du syndicat.

On veut que les gens achètent des pommes de terre.

Caroline Barrette, présidente et chef de la création d’Archipel, l’agence qui collabore avec les Producteurs de pommes de terre pour la réalisation de la campagne

« Nos campagnes sont essentiellement des campagnes de changement de perception. Ça prend du temps. »

Déboulonner les mythes

Les nouvelles publicités, qui visent à présenter la patate « comme un aliment qu’on aime », feront encore appel à la voix de l’humoriste Katherine Levac. « La situation est toujours la même, affirme Caroline Barrette. La pomme de terre est encore perçue comme un aliment pauvre en nutriments et forte en calories. »

Elle explique par ailleurs que la patate est un aliment qui appartient à une époque où il y avait peu de variété sur la table. « Mais tout le monde aime la purée, dit-elle. Tout le monde aime les frites. C’est un aliment réconfortant. C’est plate, pas de patate. »

Les nouvelles publicités, qui ont été présentées aux producteurs vendredi, ont été conçues avec une touche d’humour. L’objectif ? « On veut déboulonner les mythes qui disent que c’est compliqué à préparer, qu’il n’y a pas de variété », explique Caroline Barrette.

En plus des publicités qui seront diffusées sur le web, des influenceurs et humoristes de la relève participeront également à la campagne sur les réseaux sociaux.