Avec une température moyenne de 29,5 °C, le mois de juillet a été très chaud. Les grands brasseurs du Québec en ont profité. Ils ont enregistré une hausse de 10 % des ventes de bière comparativement à juillet 2017.

Les brasseries Molson Coors, Labatt et Sleeman-Unibroue ont vendu, en juillet, un demi-million de litres de bière de plus que l'an dernier, soit 5,5 millions. Selon le directeur général de l'Association des brasseurs du Québec, les ventes de l'été sont toujours tributaires de la température.

« L'été dernier a été plus ordinaire et on l'a ressenti dans les ventes de bière, affirme-t-il en entrevue téléphonique avec La Presse. Cette année, on n'a pas atteint le record de 2015, qui était de 5,6 millions de litres, mais ça fait partie des étés à gros volume de vente et on en est très fiers. »

À la brasserie Labatt, les week-ends ensoleillés ont eu un effet direct sur les ventes. Le vice-président aux affaires de l'entreprise, Jean Gagnon, remarque une augmentation de 7 % comparativement à juillet 2017.

« Notre industrie est mature, ce qui fait qu'il y a très peu de croissance, explique-t-il. On parle de + 1 ou de - 1 en termes de pourcentage. Juillet a été un mois exceptionnel, ce qui a permis à l'industrie de revenir sur un côté positif. »

De son côté, la brasserie Molson Coors a vu grimper d'au moins 20 % ses ventes de Coors Light en plus d'observer une augmentation marquée des ventes de ses produits sans alcool et de ses bières légères.

Pression sur la livraison et la production

Cette hausse de ventes a eu des répercussions sur les camions de livraison autant chez Labatt que chez Molson Coors. Au lieu de s'en tenir à l'horaire habituel du lundi au vendredi, les livreurs ont dû approvisionner les détaillants le week-end. Les brasseries de Montréal ont aussi tourné à plein rendement 24 heures sur 24.

« Dès le mois de février, en prévision de l'été, on a commencé à produire sept jours par semaine pour la cannette, dont la demande est en forte croissance, soutient François Lefebvre, directeur des affaires de l'entreprise chez Molson Coors. Depuis février, il n'y a eu aucun répit. Pour la bouteille, on est à cinq, six jours semaine. »

Les microbrasseurs ne sont pas en reste

Le cofondateur de Glutenberg, David Cayer, observe chaque année une hausse des ventes durant la saison estivale. L'été 2018 semble toutefois plus dynamique, selon lui.

« C'est clair que le beau temps a un impact, soutient-il en entrevue téléphonique avec La Presse. Dans notre cas, la croissance est tellement forte, on parle d'environ 40 % à 50 % par année, qu'on ne peut pas utiliser les chiffres de l'été dernier pour comparer. »

Le brasseur de bière sans gluten de Montréal, en activité depuis 2011, a engagé une dizaine d'employés supplémentaires qui resteront à la fin de l'été.

En Montérégie, le copropriétaire de Farnham Ale & Lager, Jean Gadoua, a vu ses ventes augmenter dès le mois d'avril.

« On vit une forte croissance de 15 à 20 % depuis le printemps, dit-il. Est-ce que c'est lié à nos efforts de mise en marché ? À la belle température ? Aux gens qui font plus de barbecues ? Je pense que c'est une combinaison de tout. »

Engouement pour les bières de microbrasseries

Les boutiques Saveur unies à Terrebonne et La Consigne à Montréal, qui offrent toutes deux des bières de microbrasseries québécoises, ont accueilli beaucoup de nouveaux clients en quête de bières rafraîchissantes, selon la copropriétaire Chantal Héroux.

« J'ai vendu plus de bière, je dirais au moins 15 % de plus que l'an dernier. Il y a un engouement pour les bières de microbrasseries, observe-t-elle. Les gens trouvent aussi la bière plus rafraîchissante que le vin. »

À la brasserie artisanale Bedondaine & Bedons ronds, à Chambly, le propriétaire Nicolas Bourgault constate aussi un engouement pour les bières de microbrasseries. Il reçoit de plus en plus de touristes qui prévoient leurs itinéraires de voyage en fonction des brasseries à visiter.

« La chaleur amène sans aucun doute la bonne humeur ! s'exclame-t-il en entrevue téléphonique avec La Presse. Ça amène aussi plus de touristes et d'achalandage dans les microbrasseries. Mais est-ce que les clients vont boire deux bières au lieu d'une parce qu'il fait beau ? Pas nécessairement. »