Les fabricants de soupes, de sodas et de bières ne semblent pas capables de refermer le couvercle de la marmite des effets néfastes des récents tarifs sur l'aluminium.

Les frais de 10 % imposés aux importations du métal par le président américain Donald Trump, au début du mois de juillet, rendent les emballages plus chers et obligent les fabricants de boissons et d'aliments qui en dépendent à envisager des augmentations de prix et d'autres moyens pour contrebalancer les coûts.

La Compagnie Campbell du Canada, qui produit de la soupe en conserve dans son usine d'Etobicoke, qui sera bientôt fermée, devrait augmenter à la fin août les prix d'une « vaste gamme de produits ».

Le montant exact de l'augmentation des prix est toujours à l'étude, mais les tarifs, combinés à la hausse des coûts de transport, d'emballage et des ingrédients sont à blâmer, a expliqué à La Presse canadienne une porte-parole de la société, Alexandra Sockett, dans un courriel.

Le brasseur Molson Coors a admis, lors de sa plus récente conférence téléphonique sur ses résultats financiers, qu'il pourrait être forcé de prendre une décision similaire.

« Nous n'avons pas caché que les tarifs sur l'aluminium et le fret, et l'augmentation injustifiée de la prime Midwest (une surtaxe sur l'aluminium) ont un impact négatif sur notre structure de coûts et peuvent jouer un rôle dans les décisions futures sur les prix », a affirmé le président et chef de la direction de MillerCoors, Gavin Hattersley.

Le chef de la direction de Coca-Cola, James Quincey, a récemment déclaré aux médias américains qu'il augmenterait également les prix en raison des tarifs et de la hausse des coûts de main-d'oeuvre. Dans une déclaration, une porte-parole, Shannon Denny a précisé que l'entreprise faisait face à des « pressions de coûts similaires à celles aux États-Unis », mais qu'elle ne savait pas si elle allait mettre en oeuvre les mêmes augmentations ici.

Entre-temps, Cott Corporation, une société de Mississauga qui produit de l'eau, du café et des boissons, ne semblait pas envisager de hausses de prix, mais a indiqué avoir plutôt demandé des exemptions tarifaires pour certains de ses produits. Elle est en outre à la recherche de nouveaux fournisseurs pour mitiger ses coûts.

Thomas Harrington, un des dirigeants de Cott responsable de la division des activités d'eau embouteillée et de café, a indiqué que la société était confrontée aux coûts liés aux tarifs parce qu'elle fournit des refroidisseurs pour la distribution de produits en provenance de Chine, qui a imposé des tarifs sur environ 60 milliards de dollars de produits des États-Unis, où Cott est très active.

En conséquence, a-t-il déclaré, Cott travaille sur des augmentations de loyer « relativement modestes » pour les refroidisseurs que les clients peuvent emprunter auprès de l'entreprise.

« Bien que nous aurions préféré ne pas voir ces types de coûts avoir un impact sur nos activités, nous comprenons que ces facteurs externes vont et viennent tout le temps », a-t-il fait valoir. « Nous sommes bien placés pour gérer ces types de problèmes. »