À l'aube d'une sixième ronde de négociations visant le renouvellement de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), une nouvelle étude suggère que le démantèlement du système canadien de la gestion de l'offre pourrait faire disparaître jusqu'à 80 000 emplois au pays.

Dévoilée vendredi, l'enquête réalisée par PwC à la demande d'importants acteurs québécois de l'industrie agroalimentaire estime qu'un tel scénario se traduirait par un impact négatif de 4,6 milliards à 6,3 milliards de dollars sur le produit intérieur brut (PIB) canadien.

C'est la Coop fédérée, Exceldor coopérative, les Fermes Burnbrae et Nutrigroupe, en collaboration avec la Fédération des producteurs d'oeufs du Québec, Les Éleveurs de volailles du Québec et les Producteurs d'oeufs d'incubation du Québec qui ont commandé l'étude.

Les conséquences citées dans le document affecteraient principalement les secteurs de la production d'oeufs et de volaille, qui représentent plus de 26 000 emplois au Québec.

Ainsi, le démantèlement du système régissant les productions de lait, d'oeufs et de volaille au pays ferait plonger de 80 % à 90 % la part de marché des producteurs canadiens d'oeufs alors que celle des producteurs de poulet fléchirait de 40 % à 70 %.

En octobre, des sources avaient indiqué à La Presse canadienne que les États-Unis avaient réclamé la fin définitive du système de la gestion de l'offre, une idée, selon Ottawa, qui est vouée à l'échec.

Les prix canadiens seraient établis par les marchés plutôt que par les offices de commercialisation et que les contrôles à l'importation seraient supprimés, craint l'étude.

Ces conclusions s'ajoutent à celles d'une autre étude commandée en 2015 par la coopérative Agropur au Boston Consulting Group (BCG) suggérant que 24 000 emplois et 6000 fermes laitières seraient à risque advenant la disparition de la gestion de l'offre.