La chaîne américaine de cafés Starbucks va débourser 1,3 milliard de dollars US pour racheter la totalité de sa coentreprise dans l'est de la Chine, a-t-elle annoncé vendredi, ce qui lui permettra de posséder en propre tous ses établissements sur un marché chinois en plein boom.

Starbucks va racheter à ses partenaires taïwanais (President Chain Store et Uni-President Enterprises) les 50% qu'il ne possédait pas dans la coentreprise qui administrait ses activités à Shanghai et dans les provinces du Jiangsu et du Zhejiang, a-t-il détaillé dans un communiqué.

En pratique, l'opération donne au groupe de Seattle un contrôle à 100% sur ses quelque 1300 cafés de Shanghai et des deux provinces environnantes. L'américain possède déjà en propre environ 1500 cafés dans le reste de la Chine continentale.

Il s'agit de la plus grosse acquisition jamais réalisée par Starbucks, pour qui la Chine est devenu l'un des principaux moteurs de croissance.

Le groupe entend quasiment doubler le nombre de ses établissements dans le pays d'ici 2021, à plus de 5000 cafés contre environ 2800 actuellement à travers 130 villes.

«Unifier les activités de Starbucks en Chine dans une structure gérée en totalité par le groupe marque un renforcement de notre engagement sur ce marché», a commenté le PDG Kevin Johnson, cité dans le communiqué.

Starbucks a connu une expansion rapide en Chine où il a ouvert son premier café il y a 17 ans.

En 2011, il n'y détenait que 400 cafés, chiffre qu'il a multiplié par près de six en l'espace de cinq ans, sur fond d'urbanisation accélérée et d'essor continu de la classe moyenne.

Shanghai seul ne compte pas moins de 600 établissements, très appréciés du public local pour leurs vastes espaces meublés de confortables fauteuils et sofas.

«Prendre le contrôle intégral de nos activités nous offre la possibilité de mettre pleinement à profit nos solides infrastructures» et de «maximiser des occasions de croissances sans précédent», s'est enflammée la patronne Chine de Starbucks, Belinda Wong.

Cette cadre avait occupé différents postes au sein du groupe en Asie-Pacifique depuis 2000, avant d'être nommée à la tête des activités chinoises avec pour mission d'y adapter le modèle Starbucks.

Après avoir eu du mal à s'imposer dans des pays comme l'Australie, Starbucks se repose depuis sur les goûts des consommateurs locaux et a renoncé à répliquer à l'aveugle les produits offerts aux États-Unis.

Starbucks en Chine propose ainsi des boissons spécifiques... ainsi que de luxueux coffrets de «gâteaux de lune» au Nouvel an lunaire.

Dans une opération conclue parallèlement et également dévoilée vendredi, President Chain Store et Uni-President Enterprises vont racheter à Starbucks ses 50% dans ses activités à Taïwan, pour environ 175 millions de dollars.

Ils géreront donc en totale franchise les 400 cafés que possède Starbucks dans l'île, indépendante de facto, mais dont Pékin revendique la souveraineté.