À l'étroit dans ses installations actuelles, le spécialiste québécois des plats à cuisiner Marché Goodfood s'apprête à déménager, ce qui lui permettra de doubler sa production afin de répondre à une demande grandissante.

L'entreprise établie dans l'arrondissement montréalais de Saint-Laurent et qui réalise ses ventes par l'entremise du web compte quelque 23 000 membres. Elle effectue mensuellement quelque 200 000 livraisons des ingrédients nécessaires à la concoction de recettes développées pour ses clients.

«Nous étions près d'atteindre la pleine capacité de production dans nos locaux actuels et il y a eu une petite contraction dans la marge brute», a expliqué son président et chef de la direction, Jonathan Ferrari, jeudi, au cours d'une entrevue téléphonique.

En début de journée, Goodfood avait tenu sa première conférence téléphonique depuis son entrée en Bourse le 7 juin afin de discuter de ses résultats du troisième trimestre.

L'entreprise d'environ 300 employés fondée il y a trois ans demeurera à Saint-Laurent et son déménagement devrait être complété d'ici la fin de l'année, selon M. Ferrari.

«Nous allons effectuer d'importants investissements en automatisation, a-t-il expliqué. Nous voulons améliorer le processus de production et la qualité du produit.»

Le dirigeant de Goodfood estime que la société pourra offrir de meilleurs salaires à ses employés, qui seront aux commandes de machines plutôt que d'effectuer de l'emballage manuellement.

De plus, Goodfood devrait continuer à embaucher étant donné que la compagnie, déjà présente au Québec, en Ontario ainsi que dans les Maritimes, a les yeux tournés vers l'Ouest.

Croissance mais encore une perte

Grâce à la progression de son nombre de membres, l'entreprise a presque sextuplé ses revenus, à 6,4 millions $.

Sa perte nette est toutefois passée d'environ 344 800 $, ou un cent par action, à 1,2 million $, ou cinq cents par action. Ce résultat s'explique en grande partie par les frais entourant l'inscription de Goodfood à la Bourse de Toronto.

En excluant les éléments non récurrents, la société de prêt à cuisiner a affiché une perte ajustée de 860 830 $, ou trois cents par action, par rapport à une perte ajustée de 150 444 $, ou un cent par action, au troisième trimestre l'an dernier.

«La majorité de la perte nette est provoquée par nos investissements en marketing pour acquérir de nouveaux abonnés, a expliqué M. Ferrari. Avec notre modèle d'affaires, si nous arrêtions de dépenser, nous pourrions générer un bénéfice net.»

En après-midi, sur le parquet torontois, l'action de Goodfood se transigeait à 1,72 $, en baisse de quatre cents, ou 2,27 %, soit un cours inférieur à celui de son entrée en Bourse qui était de 2 $.

Cela s'explique en partie, selon M. Ferrari, par le fait que le secteur du prêt à cuisiner n'est pas encore très connu par le milieu financier.

«Il nous faudra un peu de temps pour éduquer le marché, a-t-il affirmé. Au sein des consommateurs, il n'y a qu'un faible pourcentage qui connaissent cette industrie. C'est la même réalité pour les investisseurs et analystes.»

Aux États-Unis, l'entreprise Blue Apron - un des joueurs de cette industrie - a vu son action glisser en Bourse après que des analystes eurent abaissé leurs cours cible du titre de l'entreprise.

Selon le dirigeant de Goodfood, cela s'explique par la concurrence, qui est beaucoup plus féroce au sud de la frontière qu'au Canada. Au pays, le principal rival de la compagnie est l'Ontarienne Chef's Plate.