Le géant de l'agroalimentaire Danone a annoncé mercredi un vaste programme de réduction des coûts de 1 milliard d'euros d'ici 2020 pour réveiller sa croissance, en marge de ses résultats annuels.

Son bénéfice net a bondi de 34,1% à 1,7 milliard d'euros en 2016, en partie grâce à une base de comparaison favorable car en 2015, le bénéfice s'était effondré de près d'un tiers en raison de la dépréciation de la valeur de la marque de lait infantile Dumex en Chine.

Les ventes ont elles connu un recul de 2,1%, à 21,9 milliards, plombées par les effets de change, a-t-il indiqué mercredi.

Danone va lancer un programme de réduction de coûts d'un milliard d'euros d'ici 2020 afin d'améliorer sa marge opérationnelle courante, déjà en progression de 87 points de base en 2016 à 13,7%.

Ce «programme d'efficacité» baptisé «Protein» portera sur les frais de vente, dépenses administratives et autres frais généraux, selon le communiqué du groupe. Il devrait lui permettre de faire face à plusieurs défis: «La volatilité sur les marchés émergents» notamment la Chine et le Brésil et «l'inflation des prix du lait».

«Ce découplage dans notre stratégie de croissance à moyen terme et d'efficacité à court terme nous permettra, grâce à une gestion cohérente de l'allocation de nos ressources, d'atteindre nos objectifs financiers de court et moyen terme», a assuré le directeur général Emmanuel Faber, cité dans un communiqué.

Le groupe confirme son ambition de réaliser une croissance supérieure ou égale à 5% d'ici 2020, mais prévoit une croissance «modérée» pour 2017, selon M. Faber.

Danone vise une croissance de son bénéfice net par action (BNPA) courant supérieure à 5% en 2017, en excluant tous les éléments relatifs à l'acquisition de WhiteWave. En 2016, le BNPA a augmenté de 5,6% à 3,10 euros.

Le groupe a précisé qu'il actualiserait cet objectif annuel après la réalisation de l'acquisition de WhiteWave, géant du bio aux États-Unis, qui devrait aboutir au premier trimestre, «afin d'intégrer l'effet relutif». Danone ambitionne grâce à cette acquisition d'atteindre 6 milliards de chiffres d'affaires aux États-Unis.

«Sans surprise»

Selon un analyste parisien, les résultats 2016 sont «sans surprise, en ligne avec nos estimations et le consensus». Il souligne que 2017 affichera «un contexte inflationniste plus marqué» mais estime qu'une partie des bénéfices du plan d'économies «d'envergure» prévu par le groupe «participera à l'accélération de la croissance» de Danone.

Danone enregistre une «amélioration significative de ses résultats», selon les analystes d'Aurel BCG qui soulignent toutefois que «la croissance comparable de ses ventes est la plus faible depuis 1997».

«En 2016, nous avons réalisé une performance solide [...] malgré un redressement des produits laitiers frais en Europe plus lent que prévu ainsi qu'une forte volatilité sur nos marchés», a résumé M. Faber.

Le groupe avait abaissé fin décembre sa prévision de croissance du chiffre d'affaires pour 2016 en raison d'un recul des ventes européennes des produits laitiers frais.

Les ventes de cette division sont en effet en recul de près de 3%, à 10,7 milliards d'euros, alors que les ventes d'Activia sont inférieures aux attentes en Europe et que les conditions de marché en Espagne se sont aggravées au quatrième trimestre. Une baisse qui continue au début de l'année 2017, a indiqué Danone.

Le chiffre d'affaires de la division Eaux, en recul de 4% à 4,5 milliards, a pâti de la situation en Chine où les ventes de la marque Mizone «ont baissé en 2016, impactées par des ajustements de stocks dans un marché en transition». Une transition qui pourrait «perdurer en 2017» selon Danone.

La nutrition infantile, en très légère croissance à 5 milliards d'euros, a également souffert de la situation en Chine qui a connu «de nouveaux ajustements de stocks».

Le chiffre d'affaires de la nutrition médicale a lui connu une croissance de 1,5%, à 1,6 milliard d'euros, tirée par une performance solide du Royaume-Uni et du Benelux.