Le prix des aliments n'a pas fini de causer des maux de tête aux Canadiens, particulièrement aux plus démunis, en 2017.

Des chercheurs de l'Université Dalhousie, à Halifax, qui réalisent des études à ce sujet depuis quelques années, estiment qu'il faudra s'attendre à une hausse des prix des aliments «qui dépassera nettement» le taux d'inflation en 2017, soit de l'ordre de 3 à 5%.

Pour une famille canadienne moyenne, ces hausses signifieraient une augmentation de 420$ pour l'année 2017, a indiqué au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne Sylvain Charlebois, professeur à la Faculté en management et agriculture à l'Université Dalhousie.

«C'est certain que pour les consommateurs moins nantis, 2017 risque d'être une année éprouvante comparativement à 2016, malheureusement», a opiné M. Charlebois.

Mince consolation, les Québécois pourraient être moins affectés que d'autres Canadiens, a estimé le professeur en distribution et politique agroalimentaire.

«Les consommateurs québécois sont en transition, ils sont à la recherche d'aubaines de plus en plus. Et nous on estime qu'en 2017, la chasse aux aubaines au Québec risque de continuer, forçant les détaillants à garder les prix un petit peu moins élevés» qu'ailleurs au pays, a-t-il avancé.

Durant l'année, les distributeurs alimentaires avaient révisé leurs politiques de prix face à leurs fournisseurs.

«On s'attend à une hausse beaucoup plus modeste au Québec par rapport au reste du Canada, de 3 à 3,5% à peu près. Tandis qu'en Colombie-Britannique et en Ontario, on anticipe des hausses plus élevées, de près de 5%», a souligné M. Charlebois.

2016 mouvementée

Le portrait brossé pour l'année 2016 surprend, car contrairement à la croyance populaire, les prix n'ont pas augmenté tout au long de l'année.

En fait, il y a bel et bien eu hausses de prix durant les premiers mois de l'année, puis une stagnation, puis une baisse des prix des aliments durant les derniers mois. Au final, pour les 10 premiers mois de l'année, la hausse aura été de 2,5%.

Ce sont les prix des légumes qui ont le plus augmenté durant l'année 2016, soit de 6%. Suivent les poissons et fruits de mer avec une hausse au final de 4,8%, puis les fruits et noix avec une hausse de 4,5%.

Pendant ce temps, les prix des produits laitiers et des oeufs ont légèrement diminué durant les 10 premiers mois de l'année 2016, soit de 0,7%.

«Depuis la fin du mois de septembre, le Canada vit une période alimentaire déflationniste inattendue, une première en huit ans. Pour ainsi dire, c'est la première fois depuis quelques années que le Canada vit le même phénomène que les États-Unis», écrivent les chercheurs dans leur étude.